Constat n Des mutations socio-économiques conjuguées à un désir d'affirmation de soi et un changement de mentalité font, aujourd'hui, que la femme a investi d'une façon tonitruante le marché du travail, et ce, dans ses deux facettes. Le monde du travail attire, incontestablement, de plus en plus de femmes qui osent, désormais rompre avec le cocon familial. Une évolution qui concorde, peut-être, avec les normes fondamentales du travail respecté en droit mais, rarement, en fait. Les femmes sont encore largement sous-déclarées par leurs employeurs, indique le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) dans un rapport publié l'an dernier. Entre autres données chiffrées, le rapport montre que sur 13 755 femmes touchées par l'enquête aussi bien en milieu urbain que rural, le secteur privé présente plus de femmes activant dans l'informel que dans le formel. Un marché de l'emploi qui semble être très attractif pour les femmes ayant un niveau d'instruction peu élevé (60 %), alors qu'on ne compte que 6,4 % dans le secteur privé formel et 33,5 % dans le secteur public. Le niveau d'instruction reste un facteur déterminant dans le choix du secteur de l'emploi et les femmes d'un niveau d'instruction élevé sont beaucoup plus présentes dans le secteur public en premier lieu dans le secteur privé formel en deuxième lieu. Le rapport met en lumière, par ailleurs, l'ambition de plus en plus manifestée des femmes à vaincre la dépendance par l'accès au revenu, même si cela doit se faire au détriment de leur rémunération et de leur couverture sociale. Un facteur qui n'échappe pas aux responsables du secteur privé formel et informel qui se dispute la main-d'œuvre féminine. Il est établi, en effet, que près de la moitié des femmes qui ont investi le marché informel soit 45,34 %, l'ont fait pour subvenir à leurs propres besoins, contre un quart de femmes qui l'ont fait pour subvenir aux besoins de leurs familles. Mais la pratique d'une activité informelle est aussi synonyme d'une entrée à bras le corps dans la vie active, l'autre raison soulevée par les enquêteurs. D'ailleurs, 50 % des femmes qui travaillent dans l'informel ont déclaré souhaiter intégrer le secteur formel.