«La bouche est le commencement et la fin de l'homme» écrivait Ibn Sîrîn, le fameux interprète musulman des rêves. Autrement dit, c'est par sa bouche qu'il vit ou meurt, au sens physique, puisque c'est par la bouche qu'il se nourrit et respire, mais aussi au sens figuré, puisque la bouche est le canal de communication, par lequel il communique avec ses semblables ; C'est pourquoi, dans l'oniromancie musulmane, on considère tout ce qui sort de la bouche du rêveur comme un bien ou un mal. Les propos proférés dans les rêves sont interprétés selon leur teneur : des propos corrects, conformes à la religion et à la bienséance de bon augure, tandis que des propos malsains, diffamatoires ou blasphématoires annoncent le malheur et la déchéance. Celui qui voit quelqu'un lui fermer la bouche, c'est signe qu'il est dans l'impiété, parce que, pense-t-on, on l'empêche de dire la vérité, de citer la parole de Dieu. Le mutisme est également un signe d'impiété, par référence au verset du Coran qui décrit les impies comme des gens «sourds, muets et aveugles», devant la vérité. Les interprètes musulmans voient dans la lèvre la représentation de l'ami dont on est fier, c'est aussi celui qui aide et celui sur qui on peut compter, parce que sans lèvres on ne peut parler, la lèvre inférieure ayant plus de valeur que la lèvre supérieure. On dit que la lèvre inférieure désigne la parenté alors que la supérieure désigne l'ami sur lequel on compte. Ainsi, le mal qui les frappe, frappe aussi les amis ou leurs affaires.