Résumé de la 2e partie n Ouarda, la femme de si Slimane, accouche à la maison. Son mari est allé chercher la sage-femme, mais il tarde à revenir... Samia descend à l'étage d'en dessous où se trouve son mari. — Je crois qu'elle est sur le point d'accoucher, dit-elle, et son mari qui ne revient pas avec la sage-femme ! — Et tu l'as laissée seule ! s'exclame Omar. Samia secoue la tête. — Non, elle veut que j'aille chercher l'accoucheuse qui se trouve chez la femme du jardinier ! — Qu'est-ce que tu attends ? dit Omar. Mais Samia ne semble pas se presser. — Peut-être que l'enfant qu'elle va mettre au monde mourra comme les autres ! — Tu es méchante de dire cela ! dit Omar, scandalisé. Mais Samia continue. — Non, je pense seulement que si cet enfant mourrait comme les autres, ce serait nos deux fils qui hériteraient de leur oncle ! — Ne dis pas cela — Pourquoi, tu ne veux pas que tes fils héritent de la fortune de leur oncle ? que nous soyons ici enfin chez nous, pas de simples invités ? — Bien sûr... Mais on ne peut pas souhaiter à son frère de perdre ainsi l'enfant qu'il désire si ardemment avoir... — Ça ne dérange pas que ce soit une fille... mais un garçon ! C'est la fin pour nous ! Omar se fâche. — Tu vas aller chercher l'accoucheuse, oui ou non ? — J 'y vais, j'y vais ! Elle sort de la pièce. Devant la porte, elle se couvre la tête pour ne pas se mouiller. La pluie tombe toujours et bien qu'il ne soit que seize heures, il fait déjà nuit. Elle parvient à la maison du jardinier, adossée à la muraille qui entoure le jardin. Elle frappe à la porte. — Qui va là ? demande une voix masculine. — Ouvre Aïssa. Il ouvre. Elle entre. — Aïssa, ta femme a-t-elle accouché ? — Elle vient d'accoucher, Lalla ! — Et la qabla, elle est toujours là ? — Où voudrais-tu qu'elle aille, Lalla, il pleut à torrent... — Alors, demande lui de venir assister ma belle-sœur... elle va accoucher d'un moment à l'autre, et son mari, parti chercher la sage-femme, n'est pas de retour ! — Elle va venir tout de suite, Lalla ! Elle le retient. — Dis-moi, qu'est-ce qu'elle a mis au monde, ta femme ? — Hélas, Lalla, une fille ! J'en ai déjà quatre et pas de garçon ! (à suivre...)