Résumé de la 4e partie n Slimane tarde à arriver avec la sage-femme alors que sa femme, Ouarda, est sur le point d'accoucher. Sa belle-sœur complote avec une accoucheuse. Entre, dit Samia à la qabla. Elle entre elle-même dans la chambre, suivie par la qabla. — Ouarda, s'exclame Samia, comment vas-tu ? Ouarda, qui gémit à fondre l'âme, ne répond pas. — Tu ne vois pas qu'elle pousse ? s'écrie la qabla, qui se précipite. — Il était temps que vous arriviez ! Samia n'a pas vu la bonne, debout dans un coin. — Que fais-tu ici ? demande Samia, mécontente. — je suis avec Lalla, elle peut avoir besoin de moi... J'ai chauffé de l'eau, j'ai apporté une bassine, des compresses, des serviettes... — C'est bien, dit Samia, la qabla est là, tu peux partir... — Mais, Lalla, je peux aider... — C'est inutile, va-t-en et ferme la porte derrière toi! La bonne sort, dépitée. Samia s'approche de Ouarda. — Etends-la, dit la qabla... Elle approche. Ouarda pousse et crie en même temps. — ?a vient, ça vient, dit la qabla... encore un effort! La tête de l'enfant sort. La qabla l'encourage à pousser plus fort. — Je n'en peux plus, gémit Ouarda, je n'en peux plus... — Les épaules sortent, dit la qabla, tu peux regarder... Ouarda se soulève. Elle fait l'effort de regarder. — Il a une tâche de grossesse, dit-elle. Le bébé est expulsé, la mère s'évanouit. — C'est un garçon, dit Samia. — Je coupe le cordon ombilical, dit la qabla... — N'oublie pas notre marché, lui souffle Samia à l'oreille. Emmène l'enfant, échange-le et reviens le placer dans le berceau, avant que Ouarda ne reprenne connaissance ! La qabla fait vite. Elle met l'enfant dans une couverture et sort précipitamment. Elle court, sous la pluie, qui tombe toujours, jusqu'à la maison du jardinier. Comme la porte est ouverte, elle entre sans frapper ; elle va dans la chambre où se trouve la parturiente, qui dort, épuisée par l'accouchement, dépose l'enfant de Ouarda dans le berceau et prend celui de la femme du jardinier. Puis, sans faire de bruit, elle retourne sur ses pas, jusqu'à la maison. D'une fenêtre, la bonne qui était tout à l'heure avec Ouarda, la voit courir ; «Qui vient là ?» se demande-t-elle, inquiète. Elle se penche mais elle ne voit qu'une ombre passer : il fait trop noir pour distinguer quelque chose. «Et si c'est un voleur ?» se demande-t-elle. En l'absence de son maître, si Slimane, elle pense alerter son frère, Omar. Mais comme rien ne semble se produire, elle ferme la fenêtre. (à suivre...)