Solution n Le pétrole et le gaz ne sont pas éternels. Les réserves actuelles seront épuisées dans moins de 100 ans, selon les prévisions. D'où la nécessité pour les pays aussi bien producteurs que consommateurs de penser, d'ores et déjà, à des énergies alternatives. L'après-pétrole ne s'annonce pas tellement catastrophique pour notre pays. Et pour cause : nous disposons du plus important gisement solaire du Bassin méditerranéen. Celui-ci est estimé à 169 440 TW heure / an, ce qui représente… 5 000 fois la consommation nationale en électricité. L'essentiel de ce potentiel est concentré dans le Sud où la durée d'ensoleillement atteint souvent 3 000 heures / an. Pour l'exploiter, les pouvoirs publics ont initié par le biais de l'entreprise New Energy Algeria (Neal) un projet de réalisation d'une centrale hybride solaire / gaz de 150 MW, dont 25 MW en solaire. La mise en service de ce technopole unique en son genre, prévue en 2009, permettra d'économiser, selon certaines estimations, 38 000 m3 de gaz / an. Une chose est certaine en tout cas : l'exploitation de cet important gisement solaire deviendra inévitable à l'avenir, surtout dans le Sud où le raccordement au réseau électrique pose problème dans la plupart des localités en raison de l'éparpillement des populations. Aujourd'hui, les habitants d'une vingtaine de villages sahariens utilisent exclusivement l'énergie solaire, selon le ministère de l'Energie et des Mines. Outre l'électrification des régions isolées, l'énergie solaire peut être utilisée dans l'irrigation agricole et l'alimentation des populations en eau potable. Néanmoins, son exploitation est très coûteuse, ce qui n'est pas fait pour permettre sa généralisation à court terme. «Ces surcoûts sont liés au caractère nouveau de cette énergie», a expliqué le premier responsable de Neal, Toufik Hasni, lors de son passage au Forum d'El-Moudjahid, il y a quelques mois, tout en prédisant «une baisse sensible des coûts d'exploitation» dans les prochaines années. Le cas échéant, le solaire remplacera inéluctablement l'énergie électrique dont les prix ne cessent d'augmenter. Avec le potentiel solaire dont il dispose, le Sahara sera en mesure de satisfaire les besoins de tout le pays dans les années à venir. Mieux encore, il pourra même répondre à une partie de la demande européenne, selon des spécialistes des questions énergétiques. L'exportation de cette énergie inépuisable est d'ailleurs évoquée d'ores et déjà.