Lacunes n Les manuels scolaires actuels nécessitent certains aménagements pour les rendre plus pratiques aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. «Les manuels scolaires actuels ont été élaborés dans l'urgence, ce qui n'a pas manqué de se répercuter négativement sur leur qualité et leur valeur pédagogique. Nous avons relevé toutes les insuffisances et nous attendons que le ministère de l'Education nationale prenne en considération nos remarques dans les meilleurs délais», indique M'henna Boudinar, président de l'association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou, citant particulièrement les manuels de la première et de la quatrième année moyenne. Le caractère facultatif de l'enseignement de cette langue constitue, selon notre interlocuteur, un handicap majeur pour le parachèvement des objectifs relatifs à sa promotion et à sa généralisation à travers le territoire national, tant que les élèves et leurs parents continuent à négliger cette matière. «Il y a même des parents qui nous demandent de libérer leurs enfants pour qu'ils puissent se préparer pour les examens des matières dites obligatoires, ce qui nous casse les jambes à chaque fois», déplore-t-il. La stratégie adoptée par les directions de l'éducation des wilayas concernant l'enseignement de tamazight est aussi décriée par le représentant des enseignants de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Il y a des localités en Kabylie où certains CEM accusent un manque flagrant d'enseignants, alors que dans d'autres localités, les élèves étudient le tamazight au primaire et au CEM et lorsqu'ils arrivent au lycée, ils ne trouvent pas d'enseignants en cette langue. Il faut en finir avec cette anarchie ! Pourquoi ne pas affecter les enseignants disponibles dans l'ensemble des établissements scolaires d'une commune pour permettre à l'élève de suivre tout le programme. A quoi sert d'étudier cette langue uniquement au primaire ou uniquement au CEM ?», s'interroge M. Boudinar, appelant à une démarche planifiée pour la dotation des établissements scolaires d'enseignants en tamazight graduellement et à tous les niveaux. Notre interlocuteur déplore aussi la situation des jeunes licenciés qui se trouvent, en dépit du manque flagrant d'effectif enseignant, au chômage, ce qui est à l'origine du surmenage imposé aux enseignants déjà en poste par les directeurs d'établissements scolaires. «Les directeurs des écoles ne daignent plus appliquer la circulaire du 06 novembre 2006 limitant le travail des enseignants à 18 heures par semaine. Sous prétexte du manque d'enseignants, nous sommes tenus de travailler parfois plus de 30 heures par semaines», témoigne un autre enseignant exerçant dans la wilaya de Boumerdès. Concernant la graphie à choisir pour la transcription, le président de l'association des enseignant de tamazight de Tizi Ouzou, nous affirme que «l'ensemble des enseignants ont opté pour la transcription latine, car elle est plus adéquate à la phonétique amazighe, d'autant plus que l'alphabet authentique tifinagh n'a pas encore été élucidée par les chercheurs. Il y a beaucoup de travail à faire dans ce sens et lorsque la question sera tranchée, nous adopterons cet alphabet».