Le manuel scolaire est disponible dans tous les établissements scolaires. En revanche, nous ne nions pas que certains élèves issus de famille démunie n'ont pas les moyens de l'acheter. Mais le fait qui nous intrigue le plus, c'est le recours au stockage de ces manuels scolaires par les chefs d'établissement. Nous avons constaté ce phénomène dans certaines écoles », a déclaré hier, Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, lors de la rencontre regroupant, au siège du ministère, les 34 directeurs d'éducation des wilayas du Nord. Une rencontre ayant pour objectif de faire le point sur les différents aspects qui ont caractérisé la rentrée scolaire, notamment les manuels scolaires, l'encadrement ainsi que le projet de restructuration des services internes des directions de l'éducation de wilaya. Cette réunion intervient à la veille de la rentrée scolaire au niveau des régions sud du pays Le premier responsable du secteur a insisté, lors de son intervention, sur le dossier relatif au livre scolaire. Il dira, à cet effet, que l'acquisition du manuel scolaire sera désormais obligatoire pour tout élève algérien, car il constitue un outil pédagogique important dans le cursus scolaire. « Nous sommes en train de finaliser un dossier sur cette question et je compte le soumettre au Conseil de gouvernement qui doit prendre les mesures nécessaires pour que, à partir de l'année prochaine, tous les élèves aient - c'est une obligation - leurs propres manuels scolaires dans les toutes matières », a indiqué M. Benbouzid qui juge que les prix des livres sont normalement abordables. Cependant, le ministre a reconnu qu'il existe un grand nombre d'élève qui n'ont pas les moyens d'acheter le lot de livre. Il a également avoué que les élèves démunis n'ont pas encore bénéficié de la prime scolaire de 2000 DA qui peut les aider dans l'achat des livres et autres fournitures scolaires. Pour y remédier, les responsables du secteur de l'éducation ont fait appel à ceux de la solidarité pour que, ensemble, ils aident - après une sélection - les enfants qui sont réellement dans le besoin. Le ministre a tenu à préciser que le manuel scolaire est disponible en grandes quantités dans tous les établissements éducatifs du pays, tout en rappelant que, uniquement pour cette année, 42 millions de livres scolaires ont été imprimés. Le problème qui se pose actuellement, a indiqué M. Benbouzid, est que 30% de ces livres sont stockés au niveau des wilayas de Tizi Ouzou et de Mostaganem. « Le manque de coordination entre les structures éducatives concernées et le secteur en charge de la production du livre scolaire est le principal problème de la non-satisfaction de la demande dans ces deux wilayas et les régions environnantes », a lancé le ministre qui a, en outre, rappelé à l'ordre les responsable de l'éducation de ces wilayas tout en leur demandant d'assumer pleinement leurs responsabilités. Pour ce qui est de l'annulation de la location des livres scolaires, le ministre justifie cette démarche par le fait qu'elle n'est ni efficace ni rentable. « Nous avons constaté que les livres loués aux élèves nous sont rendus dans un mauvais état, donc inutilisables. Pour ce qui est de l'argent de la location, je vous informe que l'Office national des publications scolaires n'en a jamais bénéficié, je vous demande alors de récupérer cet argent qui appartient à l'Etat », a affirmé M. Benbouzid. Concernant le problème soulevé par les enseignants et les parents d'élèves, à savoir que des erreurs sont contenues dans certains manuels scolaires, M. Benbouzid reconnaît ce fait et informe les concernés que des mesures ont été prises pour y remédier. Il indiquera que le livre de physique de la première année secondaire n'est pas disponible pour l'heure dans tous les établissements en raison des erreurs pédagogiques constatées et qui nécessitent une révision générale. Le manuel en question ne sera entre les mains des concernés qu'à la fin du mois en cours. Sur ce sujet, le ministre s'en défend en indiquant qu'il ne peut pas contrôler tous le contenu des manuels. Pour notre part, nous nous interrogeons sur le rôle et la mission des personnes chargées de veiller sur le contrôle de ces livres. Par ailleurs, le ministre a appelé les participants à cette rencontre à accorder un intérêt à l'encadrement par une prise en charge des titulaires de licence de langue et la programmation de sessions de formation dans les chefs-lieux de wilaya. « Dans les zones éloignées, nous avons enregistré un manque d'enseignants universitaires dans les langues française et anglaise. Nous allons tenté de les former. Une formation sera également prodiguée aux enseignants du secondaire afin de les orienter », a soutenu l'orateur, qui sur le chapitre portant rôle des chefs d'établissement, il indiquera que ces derniers doivent assumer leurs responsabilités. « La gestion autoritaire est finie. Le chef d'établissement doit prendre des initiatives et s'occuper uniquement de la gestion de son école sur tous les plans. Notre rôle ainsi que celui de l'Etat, c'est de l'accompagner et de contrôler son travail. Nous n'avons pas déclaré la guerre aux directeurs, mais la guerre est déclarée contre le laisser-aller », dira M. Benbouzid qui précisera que les 14 directeurs écartés passeront en conseil de discipline et dorénavant un chef d'établissement qui ne réalise pas des résultats positifs sera sanctionné. Par ailleurs, un compte rendu sur les grandes lignes du projet portant sur l'administration et le service a été présenté. L'accent a été mis sur la nécessité de faire du projet de l'établissement une action collective partant d'une évaluation concrète de la situation de l'établissement éducatif sous tous ses aspects. En marge de cette rencontre, le ministre a affirmé qu'une chance sera donnée aux élèves qui obtiendront une moyenne de 9 au bac ou au BEF.