Résumé de la 45e partie n Au cours de la seconde audience, on interroge Petiot sur son prétendu passé de résistant. La résistante qu'il cite dit qu'elle n'a jamais eu affaire à lui. Petiot ajoute : — Je ne parlerai pas tant que ceux qui ont prêté serment à Pétain n'auront pas été arrêtés et démis de leurs fonctions ! C'est une allusion claire aux magistrats qui, sous l'occupation, avaient, dans leur écrasante majorité, prêté serment au maréchal et s'étaient donc engagés dans la collaboration. Cette remarque insolente n'a pas, sur le public, l'effet escompté par Petiot. Si, jusque-là on avait apprécié ses boutades, voire on l'avait trouvé sympathique, ce genre de remarque n'est pas du goût de tous ; un murmure de désapprobation monte des bancs. C'est alors que Me Véron, l'avocat d'Yvan Dreyfus, une des victimes présumées de Petiot, demande à prendre la parole. Véron a été un résistant. — Petiot, lui dit-il, vous soutenez avoir participé à la Résistance. Vous êtes- vous battu dans les maquis ? — Oui, dit Petiot. — vous avez participé aussi à des actions de sabotage ? — Oui... — Vous êtes donc en mesure de nous expliquer comment on manipule le plastique ! Petiot, surpris par la demande, bredouille. — C'est qu'il faut donner des explications techniques... — Nous vous écoutons ! — Ce n'est pas le lieu... On ne peut traiter à la légère d'un tel sujet... L'avocat a un sourire ironique. — Pourquoi vous ne dites pas, tout simplement, que vous ne savez pas manipuler le plastique... voire que vous n'avez jamais vu d'explosif de votre vie ! Petiot se lève, le visage empourpré ; — Taisez-vous... Vous êtes connu pour être l'avocat des juifs ! Un brouhaha d'indignation s'élève dans la salle. Le président doit réclamer à plusieurs reprises le silence. Me Véron redemande la parole. Cette fois-ci, il ne s'adresse pas à l'accusé pour l'interroger mais aux jurés. — voilà celui qui prétendait aider les juifs à échapper aux nazis : un antisémite ! Petiot tente de se défendre ; — Je ne suis pas antisémite ! Il s'adresse, lui aussi, aux jurés. — Mon réseau a permis à plusieurs juifs d'échapper aux camps de concentration et à la mort. Au lieu de m'accuser d'antisémitisme, on devrait me féliciter ! Mais le charme est brisé : Petiot n'inspire plus de sympathie. Et quand il lance, pour la énième fois : «Ce sont les nazis et la presse collaborationniste qui ont monté toute l'affaire.» Plus personne ne le croit !(à suivre...)