Résumé de la 44e partie n Après plusieurs heures d'interrogatoire, on en arrive enfin à l'hôtel particulier de la rue Le Sueur et de ses cadavres... Au cours de la seconde audience, c'est le passé de «résistant» de Petiot qui est abordé. L'accusé n'ignore pas qu'il y a des résistants dans la salle, y compris dans la cour, à l'image de Me Véron, avocat de Yvan Dreyfus, une des victimes supposées de Petiot. Le président attaque. — Vous prétendez, Petiot, avoir été un résistant. — Je ne prétends pas, monsieur le président, j'ai été réellement un résistant... Il évoque aussitôt son réseau d'évasion, le fly-Tox, et cite les personnes qu'il a aidées à quitter la France, notamment les juifs menacés par la Gestapo. Comme lors de l'instruction, il affirme avoir travaillé sous les ordres de Pierre Brossolette, le grand résistant, tué par les Allemands. — C'est lui qui m'a fait entrer dans le groupe Arc-en-ciel... J'avais affaire à un homme du nom de Cumulueau... — Vous l'avez déjà dit, lors de l'instruction, mais Cumulueau est mort, il ne peut confirmer ce que vous dites... — J'étais en contact avec un autre chef de la Résistance, Claude Davinroy... C'est d'elle que je recevais les ordres. — Cela aussi, vous l'avez dit... Claude Davinroy, au moment de l'instruction, était portée disparue... elle avait été envoyée par les nazis dans un camp de concentration... Petiot jubile, mais le président ajoute. — Madame Davinroy est aujourd'hui revenue, elle peut donc témoigner ! La résistante est appelée à la barre. Le président lui montre l'accusé et lui demande s'il a réellement servi sous ses ordres. — Je n'ai jamais vu cet homme, répond-elle. Petiot s'agite : Claude Davinroy ne se rappelle plus de lui mais il a réellement reçu des ordres d'elle. D'autres résistants pourraient en témoigner ! Le président le prend au mot ; — Donnez-nous leurs noms, nous les ferons témoigner ! Petiot secoue la tête avec énergie ; — Donner leurs noms ? Mais vous allez certainement procéder à leur arrestation... ces hommes ont tué des nazis et des collabos... Tant que l'épuration ne sera pas faite, tant qu'on ne saura pas réellement qui a été résistant et qui a été collabo, je ne donnerai pas le nom de mes camarades ! Et il ajoute : — Les Allemands m'ont torturé pour que je dénonce mes camarades et je ne l'ai pas fait... comment voulez-vous que je le fasse ici ? — Nous ne sommes plus sous l'occupation, dit le président. — Non, non, je ne dirai rien, tant que ceux qui ne se sont pas compromis avec l'ennemi ne sont pas arrêtés !(à suivre...)