Attachement Pour certaines familles à Boufarik, préparer cette confiserie, durant le mois de ramadan, est un rituel. A l?arrivée du mois sacré, des familles entières s?investissent dans la préparation de la zlabia à Boufarik. Si certaines le font par nécessité, d?autres ne peuvent se passer de cette activité pour tout l?or du monde. Pour celles-ci, préparer cette confiserie durant le ramadan est un rituel, une tradition, une passion? «El hamdoulillah, nous ne manquons de rien, nous sommes à l?aise matériellement. Seulement, nous ne pouvons vraiment pas nous passer de la préparation de la zlabia durant le mois de ramadan, c?est plus fort que nous», nous confie la famille Chenoune, l?une des pionnières de cette friandise à Boufarik. Depuis quelques jours, elle a aménagé une pièce pour la vente de la zlabia préparée à l?intérieur même de la maison, transformée, à l?occasion, en une sorte d?atelier. La mère, les filles, les fils?tout le monde met la main à la pâte. Toutefois, les femmes semblent plus «motivées» que les hommes. La préparation de la zlabia serait-elle une activité réservée à la gent féminine ? Tout porte à le croire. Chaque jour, des dizaines de particuliers et de commerçants s?approvisionnent en zlabia auprès de cette famille. Ils viennent particulièrement des wilayas du centre, notamment Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou, Tipaza? Au détail, le kilo est vendu à 90 DA. Alors qu?en gros, il est cédé à 50 ou 60 DA. Les Aksil sont une autre famille pour qui la zlabia représente beaucoup de choses. Contrairement à la famille Chenoune, elle vend la très populaire confiserie seulement au détail. «Nous avons de fidèles clients que nous n?avons pas le droit de décevoir, pas question donc pour nous de vendre en gros», déclare Abdelkrim. Ce dernier ne rate pas l?occasion de souligner que pratiquement tous les membres de la famille savent préparer la zlabia. Il n?empêche que personne n?a ouvert un local pour faire ce commerce. «C?est sacré chez nous, la zlabia, c?est seulement durant le ramadan.» Pour leur part, les Khmiès se disent prêts à continuer à exercer cette activité «quand bien même cela ne nous rapporterait pas grand-chose». «L?essentiel pour nous est que le nom de la famille soit toujours associé à cette confiserie», conclut Ahmed. Né entre les poêles La zlabia n?a aucun secret pour Abdelkrim. Comme tous les Aksil, il sait parfaitement préparer cette confiserie. «Mon père m?a tout appris sur cette activité.» A la différence des membres de sa famille, Abdelkrim est né en plein mois de ramadan, «entre? des poêles servant à la préparation de la zlabia», comme il aime à le répéter ! «C?était en 1968, ma mère était en train de préparer de la zlabia quand elle fut soudainement prise de contractions. Transportée d?urgence à l?hôpital, elle me mit au monde. Toutefois, je considère toujours que je suis né entre les poêles de zlabia», précise le jeune homme.