Résumé de la 110e partie n Myls et Neeve se trouvent en plein cœur de l'événement. Paradoxalement, cet événement rappelle un drame familial. Jack prit une tasse sur le plateau que Myles lui présentait. «Je constate avec plaisir, que je ne suis pas le seul à trop boire de café, fit-il. — Un whisky ou un verre de vin serait probablement plus approprié, fit observer Myles. Mais nous le garderons pour plus tard. J'ai un excellent bourgogne qui viendra à point nommé pour nous réchauffer le cœur, quoi qu'en dise le médecin.» Il se dirigea vers le casier à bouteilles en bas de la bibliothèque et en sortit une bouteille. «J'étais incapable de distinguer un vin d'un autre lorsque j'ai épousé Renata, dit-il à Jack. Mon beau-père avait une belle cave à vin, et Renata avait grandi dans une maison de connaisseurs. Elle m'a appris à m'y connaître. Elle m'a appris bien des choses qui me manquaient.» Il désigna le livre sur l'appui de la fenêtre. «C'était à elle. Il a été trempé, l'autre soir. Y a t-il un moyen de le restaurer ?» Jack prit le livre. «Quel dommage, dit-il. Ces croquis devaient être charmants. Avez-vous une loupe ? — Quelque part.» Neeve en trouva une sur le bureau de Myles. Elle et Myles regardèrent Jack examiner avec attention les pages tachées et abîmées. «Les croquis ne sont pas réellement effacés, dit-il. Qui sait. Je vais en parler à une ou deux personnes à mon bureau et voir si je peux obtenir le nom d'un bon restaurateur.» Il rendit la loupe à Myles. «Et, par la même occasion, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de le laisser au soleil.» Myles prit le livre et la loupe et alla les déposer sur son bureau. «Je vous serais reconnaissant de tout ce que vous pourrez faire. A présent, il est temps d'y aller.» Ils s'installèrent tous les trois sur le siège de la voiture de Myles, une Lincoln vieille de six ans. Myles prit le volant. Jack Campbell étendit naturellement son bras en travers du dossier. Neeve s'efforça de ne pas y prendre garde, de ne pas se pencher contre lui lorsque la voiture s'engagea sur la rampe de la voie express Henry Hudson en direction du pont George Washington. Jack lui effleura l'épaule. «Détendez-vous, dit-il, je ne mords pas.» Le bureau du procureur du comité de Rockland ressemblait à tous les bureaux de procureur de la région. Encombré. Un vieux mobilier sans confort. Des dossiers empilés sur les bureaux et les placards. Des pièces surchauffées excepté là où on avait ouvert les fenêtres, laissant s'engouffrer un courant d'air glacial. Deux inspecteurs de la brigade criminelle les attendaient. Neeve remarqua qu'à l'instant même où il pénétrait dans l'immeuble, quelque chose changea dans l'attitude de Myles. Il marchait droit, la mâchoire serrée. Ses yeux prirent un éclat bleu acier. «Il est dans son élément, chuchota-t-elle à Jack Campbell. Je me demande comment il a pu supporter une année entière d'inactivité. — Le procureur aimerait que vous passiez dans son bureau, monsieur.» (à suivre...)