Résumé de la 74e partie n Les trois amis, chez Neeve, discutent à bâtons rompus. Ils vont relater leurs anciens souvenirs d'enfance. Au moment de servir le dîner, Neeve alluma les bougies et baissa l'éclairage du lustre. Une douce lumière baigna la pièce. Chaque plat recueillit l'approbation générale. Myles et l'Evêque se resservirent deux fois, Sal trois fois. «Foin du régime, dit-il. C'est la meilleure cuisine de tout Manhattan.» Au dessert, ils ne purent empêcher la conversation de porter sur Renata. «C'est l'une de ses recettes, leur annonça Neeve. Préparée spécialement pour vous deux. Je me suis plongée dans son livre de cuisine, ce fut un plaisir.» Myles leur raconta qu'il était question pour lui de prendre la tête de l'Agence de lutte contre la drogue. «Je viendrai peut-être te tenir compagnie du côté de Washington», dit Devin avec un sourire, puis il ajouta : «Strictement confidentiel.» Sal insista pour aider Neeve à débarrasser la table et tint à préparer lui-même le café. Le laissant s'affairer avec le percolateur, Neeve sortit de leur coffret les ravissantes tasses vert et or qui étaient dans la famille Rosseti depuis des générations. Un bruit sourd et un cri de douleur les attirèrent précipitamment dans la cuisine. Le percolateur s'était renversé, inondant le comptoir et le livre de cuisine de Renata. Sal passait sa main rougie sous l'eau froide. Il était blême. «La poignée de cette damnée cafetière a lâché.» Il s'efforça de prendre un ton désinvolte : «Myles, je crois que tu cherches à me faire payer le jour où je t'ai cassé le bras, quand nous étions gosses.» C'était visiblement une mauvaise brûlure. Neeve alla en courant chercher les feuilles d'eucalyptus que Myles gardait pour les premiers soins des brûlures. Elle sécha doucement la main de Sal et y appliqua les feuilles avant de l'envelopper dans une serviette de fil. L'Evêque redressa le percolateur et commença à éponger. Myles séchait le livre de cuisine. Neeve vit son regard tandis qu'il examinait les croquis de Renata, trempés et tachés. Sal le remarqua aussi. Il ôta sa main aux soins de Neeve à Myles, pour l'amour de Dieu, je suis vraiment désolé.» Myles tint le livre au-dessus de l'évier, égoutta les éclaboussures de café et, le recouvrant d'une serviette, il le replaça soigneusement sur le haut du réfrigérateur : «De quoi diable dois-tu te montrer désolé ? Neeve, je n'ai jamais vu cette foutue machine à café auparavant. D'où vient-elle ?» Neeve commençait à préparer du café dans la vieille cafetière. «C'était un cadeau, dit-elle à regret. C'est Ethel Lambston qui te l'a envoyée pour Noël après être venue à la réception.» Devin Stanton prit l'air ébahi en voyant Myles, Neeve et Sal éclater brusquement de rire. «Je t'expliquerai tout ça quand nous serons installés, Monseigneur, dit Neeve. Mon Dieu, quoi que je fasse, Ethel revient toujours sur le tapis, même le temps d'un dîner.» Pendant qu'ils savouraient un espresso accompagné d'une liqueur Sambuca, elle raconta l'apparente disparition d'Ethel. «Pourvu qu'on ne la revoie jamais», conclut Myles. (à suivre...)