Danger n Dans quelle planète sommes-nous ? Après toutes les formes de violences qu'aura connues notre football, dans et autour des stades, voici venir le temps des menaces de mort contre les joueurs. Il faut dire que cette pratique n'est pas nouvelle dans notre sport «Roi» puisque plusieurs joueurs par le passé ont fait l'objet de menaces pour ne pas prendre part à une rencontre contre leur ancienne équipe ou dans une ville où ils n'étaient pas les bienvenus, mais avec ce qu'on pourrait désormais appeler «l'affaire Berguiga», certaines limites de tolérance ont été dépassées. Avant le match JS Kabylie – JSM Béjaïa de quelques jours, l'ex-goléador des Canaris et actuel attaquant de la JSMB, Hamid Berguiga, avait été averti par quelques personnes de ne pas revenir à Tizi Ouzou à l'occasion du derby kabyle, comptant pour la mise à jour de la 22e journée du championnat, car il était tout simplement indésirable. Certains groupes de supporters n'ont, paraît-il, jamais accepté le fait qu'il soit parti dans un autre club l'été dernier, lui «Berguigoal», le chouchou des fans kabyles. Pour détendre l'atmosphère, le joueur avait déclaré, la veille du match, qu'il allait retrouver avec un grand plaisir une ville et un stade où il a connu beaucoup de bonheur, vu qu'il a été sacré meilleur buteur de la saison, deux années de suite avec la JSK, club avec lequel il a également plusieurs titres. Malheureusement, Berguiga n'a pas pu refouler de nouveau la piètre pelouse du stade du 1er-Novembre pour la simple raison qu'il avait quitté, dans la matinée de la rencontre (lundi dernier), l'hôtel Lalla Khadidja, lieu de résidence de l'équipe béjaouie, et ce, suite aux menaces qu'il a reçues de la part d'un groupe de supporters de la JSK venus à l'hôtel même. On se demande d'ailleurs comment l'équipe visiteuse n'a pas bénéficié de la protection nécessaire, comme cela est d'usage sous d'autres cieux ? Toujours est-il que Berguiga, s'excusant auprès de son entraîneur et de ses coéquipiers, s'embarqua dans son véhicule et quitta précipitamment la ville de Tizi Ouzou. La défaite de la JSMB, lors de ce derby, a donné lieu à des commentaires acerbes de la part des dirigeants de ce club, notamment de la part de son premier responsable, le président Tiab, qui a accusé ouvertement son homologue de la JSK, Moh-Chérif Hannachi, d'avoir été l'instigateur principal de l'agression dont aurait été victime son joueur, Hamid Berguiga. Soit de graves accusations à l'encontre du président d'un des plus prestigieux clubs du pays. La réponse de ce dernier ne s'est d'ailleurs pas fait attendre puisque, lors d'un point de presse improvisé hier à l'aéroport Houari Boumediene au moment de l'embarquement de l'équipe à destination de Garoua au Cameroun, il a rejeté en bloc les accusations de Tiab et des dirigeants béjaouis. Hannachi a qualifié cette affaire d'absurde et malhonnête, voire de scénario machiavélique monté de toutes pièces pour jeter le discrédit sur la JSK et justifier une défaite sportive sur le terrain. Le boss kabyle n'a pas été aussi tendre avec son ancien joueur qu'il a traité de «poule mouillée» qui n'a pas eu le courage de prendre part à cette rencontre et affronter les supporters des Canaris qui, selon Hannachi, ont été traités d'ingrats par Berguiga.