Le réchauffement de la planète pourrait provoquer dans les prochaines années l'exode de millions, voire de dizaines de millions de «réfugiés du climat», poussés hors de chez eux par les sécheresses et les maladies, ont prévenu plusieurs experts hier, vendredi, à Bruxelles. «Selon certaines estimations, il y a déjà presque autant de personnes déplacées dans le monde en raison du climat que de réfugiés traditionnels», a déclaré le secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (Unfccc). «Ces chiffres vont vraisemblablement croître, à mesure que les effets du changement climatique seront perceptibles, et ils pourraient atteindre 50 millions de personnes d'ici à 2010», a déclaré le principal responsable de l'ONU en charge du climat, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec). Ces victimes se trouvent déjà parmi les communautés inuits victimes de la fonte des glaces en Amérique du Nord et au Groenland, les populations africaines menacées par le manque d'eau avec le rétrécissement du lac Tchad, ou les victimes du cyclone Katrina en Nouvelle-Orléans. Demain, leurs rangs pourraient grossir avec les personnes fuyant les grands deltas inondés – qui hébergent aujourd'hui 300 millions de personnes –, les terres arables desséchées ou les économies en crise des Etats insulaires du Pacifique, d'Afrique tropicale ou du bassin méditerranéen.