Responsabilités n «Il faut que tout le monde s'implique dans la lutte contre la délinquance juvénile» insiste Mme Messaoudène, chef de bureau de la protection de l'enfance et de la lutte contre la délinquance juvénile rattaché à la Dgsn. Lors d'un entretien accordé à InfoSoir, cette responsable insiste sur le fait que «la passivité des citoyens encourage la criminalité. Il faut que chacun de nous prenne conscience que les agressions dont il est témoin peuvent se retourner contre lui ou l'un de ses proches. Alors mieux vaut réagir avant, et il n'y a aucune honte et aucun déshonneur à signaler l'acte criminel aux services de sécurité. Bien au contraire, cela fera réfléchir le délinquant à deux fois avant de commettre son méfait». D'un autre côté, il est primordial de lutter contre l'esprit de compassion exagérée qui fait de nos agresseurs des victimes. On est arrivé à tolérer et à excuser le criminel mettant en avant les difficultés sociales qu'il rencontre, celui-ci est au chômage, l'autre n'a pas de parent ou ses parents ne travaillent pas, un autre encore a été éjecté des bancs de l'école trop tôt, «on trouve toujours des prétextes. Mais le crime doit être sanctionné». S'agissant des établissements scolaires, l'autre institution majeure, après la famille, dans l'éducation de l'enfant, notre interlocutrice préconise plus de contrôle et de fermeté. Par ailleurs, Mme Messaoudène demande «plus de sérieux et d'avantage d'implication» des mouvements associatifs. Interrogée sur les images pornographiques qui circulent sur les portables des adolescents, elle nous dira : «On ne peut réagir que sur plainte. Vous comprenez bien qu'on ne peut pas interpeller tous les adolescents dans la rue pour vérifier leurs téléphones portables. C'est aux établissements scolaires de faire ce qu'il faut pour lutter contre ce phénomène. D'ailleurs, à ma connaissance, les deux ou trois affaires liées à ce phénomène concernaient des adultes et faisaient suite à des plaintes déposées auprès des commissariats de police». Rappelons que le bureau national de la protection de l'enfance et de lutte contre la délinquance juvénile compte 48 brigades réparties à travers toutes les wilayas du pays et depuis 2002, 3 brigades pour la wilaya d'Alger, à cause de sa densité démographique. Le travail de ces brigades concerne en priorité le volet de la protection morale et physique de l'enfant et en second la lutte contre la criminalité. D'ailleurs, en 2006 dans le cadre du programme Meda, une formation spécialisée de 3 sessions a été dispensée aux officiers de police judiciaire des 48 wilayas concernant les techniques et méthodes de lutte contre la délinquance juvénile. Pour le volet information et prévention, Mme Messaoudène nous informera qu'«à plusieurs reprises, nous avons effectué des journées d'information pour les élèves dans les établissements scolaires à la demande des dirigeants. Et nous espérons d'avantage de sollicitation pour informer nos enfants des dangers inhérents à leur âge et à la rue». Enfin, Mme Messaoudène espère plus de moyens juridiques pour une lutte plus efficace contre le délinquance juvénile et technologique.