A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'enfance, le CNCPPDH a organisé, jeudi passé, une journée d'étude placée sous le thème de "L'enfant face à la violence". A cet occasion, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Mustapha Farouk Ksentini, s'est montré consterné face à la situation de l'enfant en Algérie. Il rappellera qu'"en Algérie, des enfants se trouvent victimes d'abus sexuels, d'autres de violences commises soit par des parents, soit par des personnes tierces". En marge de cette rencontre, Me Ksentini a plaidé pour une application correcte et précise des textes de lois relatives au droit de l'enfant, notamment à sa protection contre la violence, rappelant l'importance de leur amélioration et renforcement. Selon lui, "tous ces textes sont susceptibles d'être améliorés et révisés, afin que la protection de l'enfant dans notre pays soit totale". Le président de la CNCPPDH a, également, souligné l'urgence de prise de dispositions légales, législatives spéciales pour endiguer ce phénomène et obtenir la condamnation sévère des auteurs des enlèvements d'enfants contre des rançons, un phénomène qui a pris de l'ampleur ces dernières années. Concernant la prévention de ces types de violences contre les enfants, Me Ksentini a indiqué que "les parents, aussi, doivent être éduqués et sensibilisés, car ils négligent souvent la protection de leurs enfants, au moment où certains se livrent à des violences à l'encontre des leurs". Par ailleurs, Me Ksentini a salué la prochaine mise en place d'un Observatoire des droits de l'enfance, en la qualifiant d'"excellente initiative". Il estime que "notre pays a besoin d'une telle instance pour veiller sur la protection de l'enfant, notamment par un travail de réflexion et de surveillance". D'après lui, "cet Observatoire permettra aux législateurs algériens, par ses suggestions, de prendre de nouvelles dispositions plus affinées et efficaces en ce qui concerne la protection de l'enfant". En outre, cette rencontre a été une occasion pour présenter des communications sur la violence en milieu scolaire et sur les manifestations cliniques et les problèmes de signalement. Concernant la violence en milieu scolaire, la directrice d'études au ministère de l'Education nationale, Mme Leïla Boumghar, estime qu' "à ce jour, il n'y a pas eu d'études exhaustives qui puissent permettre d'apprécier l'ampleur du phénomène dans nos établissements scolaires". Elle a souligné qu'une approche globale et concertée entre les différents intervenants s'avère nécessaire pour la prise en charge de ce phénomène qui, même s'il n'a pas aujourd'hui atteint des proportions très alarmantes, interpelle tout le monde. Près de 1700 enfants ont subi des violences depuis le début de l'année 2007 "Durant la période allant du mois de janvier jusqu'au mois d'avril de l'année en cours, 1695 enfants ont été victimes de différentes formes de violences, à l'échelle nationale, dont 563 ont subi des violences sexuelles", a indiqué la commissaire principale, chargée du Bureau national de la protection de l'enfance et la délinquance juvénile, Mme Kheira Messaoudène, lors de cette journée d'étude. Mme Messaoudène estime que ce chiffre n'est pas loin de celui qui a été enregistré l'année précédente. Cela signifie que la violence contre les enfants perdure dans la société algérienne et qu'il est nécessaire pour les représentants de la société civile, les pouvoirs publics ainsi que la famille de conjuguer en permanence leurs efforts avec rigueur, pour lutter contre cette violence à laquelle les enfants sont confrontés. La représentante de la DGSN a affirmé que la tranche d'âge des enfants les plus touchés par ces violences, varie entre 16 et 18 ans. Présentant les différentes procédures qu'entreprennent les services de police dans la prise en charge de l'enfant face à la violence, partant des auditions de l'enfant jusqu'aux enquêtes sur terrain.