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Une ville, une histoire
Un singe pas comme les autres (15e partie )
Publié dans Info Soir le 09 - 04 - 2007

Résumé de la 14e partie n Le singe, que cachait Djaâfar, a été découvert par la grand-mère qui, d'émotion, meurt d'un arrêt cardiaque.
Les animaux ont toujours tenu une place importante dans la vie des populations maghrébines. Comme les autres peuples, ils tirent d'eux, une grande partie de leur subsistance : viande, lait, graisse, et utilisent leurs dépouilles à des fins utilitaires. Ainsi, poils et toisons fournissent des couvertures, ou alors le voile de la tente, la peau sert à fabriquer des vêtements (dont la célèbre égide, qui a fait la célébrité des Berbères dans l'Antiquité), les os ont longtemps servi d'ustensiles, d'armes... Les sites préhistoriques regorgent de restes d'animaux, qu'on a dû les utiliser après avoir consommé les chairs...
Mais l'animal n'est pas seulement un fournisseur de nourriture et d'objets utilitaires, c'est aussi une source de symboles qui, depuis les temps les plus reculés, a cristallisé à la fois, les angoisses et les espérances de l'homme. C'est ainsi qu'il a représenté, dans les religions anciennes, diverses forces : puissance, longévité, fertilité... Il a été surtout un puissant vecteur du sacré, puisqu'on en faisait un intermédiaire entre les dieux et les mortels. Les religions ayant accordé la plus grande place aux animaux sont, comme on le sait, les religions de l'Egypte ancienne.
A côté des dieux à anthropomorphes(à forme humaine), il y a eu, au pays des pharaons, un véritable culte des animaux. Les animaux sacrés avaient le statut de divinités et, comme chez les hindouistes, aujourd'hui, on ne les tuait pas. Des lois existaient qui punissaient de mort, tous ceux qui maltraitaient les animaux protégés. L'historien grec Diodore de Sicile, qui a vécu au 1er siècle avant J-C, rapporte qu'au cours d'une famine, les habitants d'une ville égyptienne ont préféré s'entredévorer plutôt que de manger les animaux sacrés qui se trouvaient dans les temples ! Et ce culte semble remonter à la plus haute antiquité, puisqu'on a retrouvé des cimetières de chiens, de taureaux et de béliers, remontant aux toutes premières dynasties.
Il y avait deux types d'animaux sacrés, en Egypte : ceux qui avaient ce caractère, parce qu'ils étaient associés à des dieux locaux, comme le chat à Bubastis et ceux qui incarnaient des dieux, comme le taureau Apis, représentation du dieu Ptah.
Les premiers n'étaient révérés que dans la province où on les sacralisait (on les mangeait ailleurs), alors que les seconds étaient révérés dans toute l'Egypte : c'étaient les animaux-dieux ! il n'y avait qu'un animal de ce genre par temple.
Il était soigneusement choisi par les prêtres et adoré, au même titre que la statue représentant le dieu. On lui faisait des offrandes, on le soignait, on le paraît.
Le géographe grec, Hérodote, rapporte avoir vu un animal divin, un crocodile, paré de bijoux ! A sa mort, on célébrait, pour lui, des rites funéraires, comme pour les hommes, et on l'enterrait à grandes pompes. On cherchait aussitôt un autre animal dans lequel le dieu était susceptible de s'être incarné.
A la basse époque, avec le déclin de l'Egypte, toutes sortes d'animaux ont été divinisés : des serpents, des crocodiles, des poissons, devenant ainsi des intouchables. Les tuer ou même, parfois, porter la main sur eux était passible de la peine de mort ! (à suivre...)


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