Poursuivant sur sa lancée des deux années précédentes, le cinéma français a commencé 2007 sur les chapeaux de roues au Royaume-Uni où la sortie d'une trentaine de films est déjà prévue d'ici fin décembre. «Les résultats de 2007 vont égaler au moins ceux de 2006, voire ceux de 2005», a pronostiqué Unifrance, organisme de promotion du cinéma français à l'étranger et organisateur du «Rendez-vous with french cinéma» à Londres. Les sept films sortis en salles depuis le début de l'année ont attiré 1,2 million de spectateurs et rapporté 5,8 millions de livres (8,5 millions d'euros), une performance surtout due à Arthur et les Minimoys de Luc Besson. La Science des rêves de Michel Gondry a également connu un beau succès avec 100 000 entrées dans un pays où tout long-métrage qui n'est pas britannique ou américain est classé dans la catégorie «film spécialisé», ce qui complique son accès à la grande distribution. Le cinéma français est numéro un des films non anglophones (hors indien). Avec 45 sorties et 2,6 millions d'entrées, les recettes avaient plus que quadruplé sur un an pour atteindre 17 millions de livres (25 millions d'euros), soit 1,5% de part de marché, selon Unifrance. En 2006, les films français ont rapporté 10,5 millions de livres (15,5 millions d'euros), soit 1,1% de part de marché, et attiré 1,9 million de spectateurs. «Il y a de plus en plus de distributeurs dynamiques qui font le pari du cinéma français alors que la place des films spécialisés a tendance à se réduire», a souligné Elizabeth Conter, chargée d'études d'Unifrance. Selon elle, le «succès» du film français profite de la croissance des sociétés de distribution spécialisées et d'alliances avec des exploitants. Pour Richard Mowe, directeur et fondateur en 1992 du French film festival, les distributeurs prennent davantage de risques sur des films qu'ils délaissaient auparavant, notamment parce qu'ils sont moins chers, et c'est la production française qui en profite. «En 15 ans, nous avons créé une audience chez les Britanniques et les films français marchent très bien en DVD», a-t-il expliqué, soulignant que les distributeurs achètent droits en salles et droits DVD.