Initiative n L'Encyclopédie a été présentée, hier, dimanche, par Amin Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale. «Cette encyclopédie est un projet, celui de réhabiliter la pensée et la culture arabes et musulmanes, et de les faire connaître dans leur richesse et leur diversité», a déclaré Amin Zaoui, avant de souligner que cette œuvre, initiée et éditée par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences, englobe toutes les connaissances et les domaines du savoir et des arts, et se révèle une précieuse banque de données. «C'est une mémoire, une référence.» Pour sa part, Mohamed Salah El-Djabiri, qui dirige la collection, a relevé que «le concours des chercheurs et universitaires algériens dans les différentes disciplines était méthodique, riche et constructif», avant de préciser que «cette encyclopédie, qui est une première dans le paysage éditorial arabe et musulman, cherche à illustrer, à consigner la production culturelle et la création intellectuelle». Plus loin, l'orateur a indiqué que le travail se fait à Tunis. «Le choix de Tunis n'est pas fortuit», a-t-il dit. Et d'expliquer : «Nous avons choisi Tunis parce que c'est une ville symbolique ; c'est une ville «trait d'union», une ville située à mi-chemin entre l'Orient et l'Occident.» Il est à souligner que plusieurs universitaires des quatre coins du monde arabo-musulman (Turquie, Maghreb, Asie, Afrique noire…) contribuent à la réalisation de cette encyclopédie. Autant de chercheurs que de spécialistes oeuvrent à «la réalisation d'un rêve». De son côté, Ibrahim Ben Merad, universitaire, a expliqué que ce projet ne date pas seulement d'hier. «Nous avons eu l'idée de créer une encyclopédie réunissant tous les noms qui ont œuvré à l'édification et à l'enrichissement de la civilisation et la culture arabo-muslmanes en 1981, et notre choix s'est porté sur Bagdad.» Il se trouve que les choses, selon l'intervenant, allaient lentement en raison des contraintes bureaucratiques, mais aussi faute d'expérience en la matière, c'est-à-dire comment réaliser une encyclopédie, cette somme de connaissances qui demande autant d'efforts intellectuels, de ressources financières que de savoir-faire (techniquement parlant). Cela nécessite en effet (et notamment) de l'expérience en méthodologie pour en réaliser une. «Mais la guerre en Irak a fait que nous devions réfléchir à nouveau sur de nouvelles démarches», a dit l'universitaire. «Et ce n'est qu'à partir de 1998, et en siégeant à Tunis, que la travail a commencé sérieusement à se faire, que le projet tant rêvé commençait à se concrétiser», a-t-il révélé. L'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences a édité, jusqu'à maintenant, 15 volumes de la première encyclopédie, et il en reste d'autres qui sont sous impression. Il est également à souligner que la commission scientifique chargée de réaliser l'encyclopédie en a défini six, dont chacune est orientée sur une discipline. Enfin, l'objectif de cette encyclopédie consiste à mettre en exergue certes la civilisation et la culture arabo-musulmanes, mais aussi (et surtout) rendre compte d'une langue, qu'est l'arabe, qui a véhiculé – et continue à véhiculer – la pensée, l'histoire, la littérature, les arts… de notre nation. Et de montrer, par ailleurs, l'apport de la langue arabe dans la construction de la destinée de l'homme. Et de mettre enfin l'accent sur l'aspect universel de la langue arabe.