L'Entente a réalisé l'exploit en surclassant les Saoudiens du Ahly Djedda, hier soir. Alors que le suspense était à son paroxysme, Adico Rémy, dans le temps additionnel, inscrit le but salvateur. C'est le délire à Sétif ! l'Entente disputera le mois prochain sa première finale historique dans cette compétition. Depuis l'adoption de la nouvelle formule, c'est la première fois qu'un club algérien accède à la finale de la Ligue des champions des clubs arabe. Après plusieurs essais infructueux de la part de plusieurs équipes comme le NA Hussein-Dey, le Mouloudia d'Alger (quart- finaliste en 2005), le CA Bordj Bou-Arréridj (phase des poules cette saison) et même l'Entente de Sétif, c'est bien cette dernière qui offre à notre pays de se distinguer dans une compétition régionale, certes non encore reconnue par la Fifa, mais qui gagne en notoriété et en succès à chaque édition. Financée exclusivement par le groupe médiatique ART, la Ligue des champions des clubs arabe, copiée sur le modèle de la Champions League européenne ou africaine, c'est incrustée très rapidement dans le paysage sportivo-médiatique du monde arabe, faisant ainsi le pont entre deux continents désormais liés dans une sorte de Star Ac réunissant la plupart des grands clubs des pays participants. On dit bien la plupart car il reste que les champions de certains pays n'y participent systématiquement, comme l'Algérie par exemple, et qu'un géant comme le Ahly du Caire, troisième club au monde, snobe toujours cette compétition préférant s'investir dans la Ligue des champions africaine. Mais on ne va pas tarder de (re)voir le Ahly revenir à de meilleurs calculs pour prendre part à cette compétition très lucrative et très médiatisée. En attendant, c'est le club algérien de l'Entente de Sétif qui animera la finale 2007 (la quatrième) en compagnie du grand et populaire club jordanien d'Al- Faïsaly. Il faut avouer que la participation de nos clubs, notamment le MCA puis le CABBA et enfin l'ESS ont donné à cette épreuve ce côté engouement populaire et spectaculaire dans les tribunes qui fait la sève de toute compétition. Comme ils ont boosté la vente des fameuses cartes ART, l'autre volet visé par les concepteurs et financiers cette Ligue des champions. Hier, Sétif est devenue le temps d'une soirée mémorable et pleine d'émotions et elle le sera encore pour plusieurs jours la capitale du football arabe en décrochant une place en finale et en réussissant le pari de battre les redoutables Saoudiens d'Al-Ahly Djedda (2 à 0), après s'être inclinés à l'aller sur la plus petite des marges. Après une première mi-temps quelque peu crispée, l'Entente trouve le chemin des filets de la plus belle manière par Derradj (55'), avant que le Camerounais Remy Adiko (90') ne confirme que le fameux second souffle sétifien est toujours là pour faire la différence. Une semaine après les attentats à la voiture piégée dont a été victime Alger et qui a ébranlé tout le pays, Sétif ravive la flamme de la joie à travers le football et son club légendaire, l'Entente, qui devient le porte-drapeau de tout un pays en quête de joie de vivre et de succès. Une Algérie du football qui a besoin de se réhabiliter aux yeux de l'opinion internationale et d'engranger de nouveaux les titres et les trophées, compte tenu de son potentiel et de ses ambitions restés souvent étouffés dans une crise sans fin. L'Entente montre ainsi la voie aux autres clubs pour tirer le train vers l'avant et pour renouer avec les succès qui doivent faire partie désormais de notre quotidien.