C'est la première fois qu'un club algérien parvient à la finale de cette compétition dans sa nouvelle version. A quoi tient une victoire dans un match de football? Dans ce match ESS-Ahly Djeddah, on jouait la première des cinq minutes de temps additionnel que l'arbitre marocain, El Ardjoun, avait ordonné. A ce moment-là, en dépit de sa domination, on pensait que l'équipe algérienne en était quitte pour les prolongations, voire pour la série de tirs au but. L'Entente venait d'obtenir un corner sur lequel les Saoudiens purent, une fois de plus, dégager leur camp, mais pas suffisamment pour éloigner le danger de leur camp. De fait, le ballon parvint dans le pieds de Maïza qui tenta un dribble inutile sur l'adversaire qui venait de se présenter devant lui. Le défenseur perdit ainsi bêtement la balle et on vit le Ahly déployer une contre-attaque. Cependant, ces derniers se précipitèrent et perdirent, à leur tour le ballon au profit du jeune Delhoum qui alerta alors Raho, démarqué sur le côté droit, à hauteur des 18 mètres adverses. Après avoir effectué une petite course, l'ex-défenseur latéral de la JSK, adressa dans l'axe, un centre à mi-hauteur qu'Adico, isolé aux dix mètres, reprit sans contrôle. Le tir n'avait rien d'extraordinaire, mais il fut suffisamment croisé pour qu'il mette le ballon hors de portée du gardien; Yasser; qui venait de se détendre. Après avoir touché la base du montant droit de la cage saoudienne, le ballon termina sa course au fond des filets du Ahly. C'était un but, le second pour l'Entente, celui de sa qualification pour la finale de la Champion's League arabe. Ce but avait quelque chose d'inespéré tellement il devenait évident que l'équipe algérienne se montrait incapable de concrétiser sa domination. Il y avait même une certaine part du hasard qui fait bien les choses derrière sa réalisation. C'est que, plus les minutes passaient et plus la défense saoudienne s'avérait hermétique et les chances de l'ESS s'amenuisaient d'autant que ses attaquants manquaient de promptitude et de clairvoyance. La bévue de Maïza qui tenta et échoua dans un dribble inutile servit, pourtant, l'équipe algérienne en ce sens qu'au moment où les Saoudiens récupérèrent le ballon pour entamer un mouvement offensif, ils durent dégarnir leur arrière-garde et se découvrir. Par conséquent, au moment où ils perdirent, à leur tour, le ballon au profit de Delhoum, des espaces s'étaient ouverts devant les Sétifiens. On ajoutera que le centre de Raho que reprit victorieusement Adico, fut l'un des rares que le défenseur latéral droit de l'Entente réussit durant tout le match. Ceci dit, il ne pouvait se trouver aucune personne pour contester la légitimité de la victoire des Algériens, mercredi soir dans un stade enflammé et en folie. Même les Saoudiens auraient dû accepter le triste sort que leur réserva le verdict final et non pas s'en prendre à l'arbitre comme ils l'ont fait après le coup de sifflet final. Ils lui ont reproché d'avoir sifflé, faute au bénéfice du gardien algérien Hadjaoui, à l'ultime minute du match du temps additionnel alors que les images au ralenti de la télévision ont bien montré que ce gardien venait d'être déséquilibré par un Saoudien sur un centre venu du côté droit. En dehors de cela, le Ahly s'est, plutôt, contenté de défendre son mince avantage du match aller et la sportivité lui commandait de ne point chercher à ternir la qualification des Algériens. Il faut, en effet, le dire, la domination de l'Entente a été constante dans ce match et cette équipe aurait dû faire en sorte de ne pas se donner des frayeurs pour aller vers la qualification. Dans ce scénario, il convient de mettre en relief le manque de réalisme des attaquants sétifiens et une certaine tendance à verser dans l'individualisme et aux mouvements mal orchestrés à l'image de Raho, certes volontaire, mais manquant terriblement de jus, de concentration et de précision. On ajoutera que Ziaya, en première mi-temps, ne fut pas d'un grand service pour Bourahli dont l'expérience a causé pas mal de problèmes aux défenseurs adverses. Le remplacement de Ziaya par Touil, à la mi-temps, ne sembla pas être plus efficace, mais on doit reconnaître que c'est sur une remise instantanée de Touil, qui ne laissa pas la défense saoudienne se remettre en place, que Derradj put ajuster le tir victorieux du premier but de l'Entente (51'). A force de dominer mais sans trouver la faille, l'équipe algérienne s'était exposée au danger du contre meurtrier et sur un coup franc tiré des 30 mètres environ par le Brésilien Caio, le gardien Hadjaoui sauva la baraque en se détendant pour mettre le ballon en corner (87'). Il ne restait que quelques minutes à jouer et les Saoudiens furent bien près de réaliser le hold-up parfait. Ce qui aurait constitué une véritable injustice. En tout cas, l'Entente a réussi son pari en devenant le premier club algérien à parvenir en finale de la Champion's League arabe dans sa nouvelle version. Une consécration parfaitement méritée pour une équipe qui réalise une saison exemplaire. Mais cela demande confirmation et il serait dommage, qu'en finale, cette Entente-là échoue dans le défi qu'elle va se lancer. Les matches de la finale auront lieu le 3 mai à Sétif pour l'aller et le 17 mai à Amman pour le retour.