Genre musical très apprécié le malouf séduit le public algérien. Une troupe musicale de Guelma qui a séjourné récemment à Alger a su donner, vendredi, une empreinte particulière avec des morceaux inédits de la musique andalouse à la salle El-Mougar. Pour Hachemi Tounsi, chef d'orchestre de la troupe Chabab el fen de cette wilaya de l'est algérien «notre association qui active depuis 1940 veille sur le respect de cette musique, d'autant qu'actuellement nous visons un public plus large». Les responsables de cette association militent pour un festival du malouf en tablant sur «beaucoup de festivités qui peuvent placer le malouf au diapason des autres musique». «L'histoire du malouf remonte aux origines lointaines des écoles de Séville, Grenade et Cordoue». Son introduction s'est faite progressivement par les musiciens andalous chassés de l'Espagne lors de la reconquista. «La tradition musicale s'est consolidée par le déplacement de musiciens et artistes pour se fixer à l'Est algérien», précise ce chef d'orchestre. Le malouf qui reste fondamentalement un dérivé populaire de la musique andalouse revêt certaines particularités. Mohamed Bachir Ayeb, inspecteur de musique à Guelma explique : «Le malouf utilise le quart de ton, ce qui lui confère un aspect de maqam hérité de la musique arabe». Mais, selon lui, «les sonorités sont riches du fait que l'accordage du violon se met différemment des autres genres andalous» ajoute-t-il. Il faut savoir que le malouf est une poésie rythmée appelée zjel qui a sa propre interprétation, ses rythmes dynamiques et son harmonie mélodieuse qui se base sur une suite de mouvements. Si les uns appellent à la transcription de cette musique, d'autres comme Bachir Ayeb considère que «les douze noubas existantes renferment l'harmonie, le contrepoint et les règles musicales pour son exécution».