Vocation n Mila a, de tout temps, constitué une destination de prédilection pour les musiciens et les chanteurs de Constantine et de ses chouyoukh du malouf. L'interaction et la relation quasi organique qui ont toujours existé entre les villes de Constantine et de Mila ont fait de cette dernière un autre bastion du malouf. De cette osmose historique qui a toujours existé sont nées des traditions culturelles communes, notamment dans le domaine de la musique malouf, considérée comme «la crème» et l'emblème de la culture sur le Vieux rocher. L'antique Milev possède de ce fait des traditions séculaires et bien ancrées dans le domaine du malouf et compte de grands noms en la matière. Parmi ces maîtres qui ont eu leur apport dans ce domaine, Salah Boualem, encadreur et artiste au sein de l'Orchestre pilote de musique andalouse de Mila, cite Mustapha Ben Nouri, Salah Dahmani, Guellal, Bouazza, Guenifi, Filali, Kara et bien d'autres noms qui ont, dit il, donné au vieux Mila une âme musicale demeurée vivace à ce jour dans la mémoire de la cité. Aujourd'hui l'Orchestre pilote de musique andalouse de Mila, créé il y a deux ans, se considère comme le prolongement naturel de cette tradition et de l'école constantinoise du malouf. Né de la fusion des troupes «En-Nour» et «Adjial» à l'initiative de Mahfoud Rekiou et Noureddine Benfetima, les chefs d'orchestre des deux troupes, et avec la participation d'un grand nombre de leurs membres, cet orchestre est devenu un véritable ambassadeur de la culture milévienne qu'il a récemment représentée dans plusieurs semaines culturelles inter wilayas organisées par le commissariat des arts populaires. Cette même formation a également publié un album portant le titre «Alger mon amour» à l'occasion de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe pour 2007», dont les chansons sont mises en musique et interprétées par Salah Boualem et la distribution musicale ainsi que l'enregistrement sont assurés par Abou Saoud Bediaf. L'Orchestre pilote de Mila qui jouit de l'appui de la maison de la culture de la ville et qui compte également parmi ses membres des chanteurs jouissant de belles voix et d'une réputation bien assise, à l'instar de Brahim Abdedaïm et de Yahia Dridi, commence à marquer de son empreinte la musique Malouf à Mila et à préparer la relève en formant à cet art des voix qui semblent très prometteuses, à l'instar de celles de Daoud Larabaâ, Lotfi Koudri, Ihcène Benabderrahmane, en plus des deux «bourgeons» Wail et Adel. Les habitants de Mila se souviennent ainsi qu'un grand nombre de troupes de malouf ont, par le passé, égayé et animé les fêtes et autres «qaâdate» de la ville et ont fait aimer toutes les variétés de musique dite andalouse, à l'instar de la troupe de Ahmed Rahmani, de celle de Toufik Ben Dridi dont le décès dans la décennie 80 a privé la ville des dons d'un artiste talentueux et très apprécié du public.