A Constantine, par exemple, 16 services sur les 50 existants sont dépourvus de professeurs de rang magistral. Le déficit en enseignants dans les services hospitalo-universitaires était parmi les lacunes relevées, hier, lors de l'ouverture des travaux de la 2e session de la Commission consultative hospitalo-universitaire nationale (Cchun). Une session consacrée à la «normalisation des services hospitalo-universitaires». Selon Mme. Bendjaloul Mounira, directrice de la post-graduation et de la recherche formation au ministère de l'Enseigne-ment supérieur et de la Recherche scientifique, le problème se pose surtout en termes de formation, en vue de faciliter la promotion des maîtres assistants, des docents et des professeurs au niveau de ces services. Elle souligne que la politique d'ouverture de postes de résidanat «devrait être dictée par les capacité de formation du service, par les besoins du secteur de la santé publique et par la nécessité de prévoir les futurs formateurs». Il s'agit, selon elle, d'assurer à la fois la relève des professeurs en place mais aussi de combler l'énorme «déficit» que connaissent les facultés en termes d'enseignants. Cependant, déplore-t-elle, ce n'est pas toujours le cas. «Il est difficile de comprendre que certains services ne puissent demander aucun résident alors que des formateurs de qualités existent», s'étonne Mme Bendjaloul. Elle attire ainsi l'attention sur la «non utilisation» de beaucoup de compétences de haut niveau qui n'assurent pas la relève alors que «nos besoins sont très importants». A Constantine, par exemple, 16 services hospitalo-universitaires sur les 50 existants sont dépourvus de rang magistral, de professeur et docent, donc de fait, le service perd sa qualité «universitaire» et aucune formation ne peut y être assurée. A Sétif, 23 sur les 33 services existants et à Oran, 24 services sur les 68 services sont dans le même cas. Elle considère que la récente promotion de professeurs (87) et docents (136) a sans aucun doute amélioré les choses, «mais il reste encore beaucoup à faire». D'autre part, une enquête menée auprès des doyens des facultés de médecine fait ressortir que certains ser-vices hospitalo-universitaires comptent un seul professeur pour 10 maîtres-assistants titulaires. Les chiffres fournis confirment également une accumulation des grades de maître-assistant avec 72% et un taux faible de docents qui ne dépasse pas les 11%. «Cette massification des maîtres-assistants n'est pas du seul effet des difficultés rencontrées dans la réalisation des thèses, mais résulte de la présence, dans ce corps, de nombreux spécialistes indifférents à la progression de leur carrière», relève encore la conférencière. De son côté, Mme Bendisari Kheira, professeur en médecine et chef de service anatomie-pathologique au CHU de Beni-Messous, a insisté sur la formation, opération qui doit être accompagnée, selon elle, d'une révision des textes réglementaires qui régissent les services hospitalo-universitaires. C'est donc en fonction de ces informations que seront guidées les propositions des participants à cette session. Il s'agit de définir des normes «idéales» selon lesquelles les services des CHU devront atténuer la pression exercée par l'effectif estudiantin et l'absence d'enseignants de rang magistral. Il est question également de proposer un schéma «cohérent et rationnel» devant servir de guide pour l'établissement d'un plan général de formation des formateurs en sciences médicales.