Les revendications brandies par les deux syndicats renferment beaucoup de «non-dits». Les professeurs et docents en grève depuis samedi tiennent, aujourd'hui, un rassemblement à l'hôpital Mustapha-Bacha dans le but d'évaluer l'impact de leur grève de trois jours. Une grève qui n'aura pas nui aux activités de soins du fait du maintien d'un service minimum. Pour rappel, les deux syndicats des hospitalo-universitaires (Sndpsm et Snmasm), faisant front commun, réclament le retour à l'activité complémentaire, la révision du statut des établissements hospitaliers et le respect des engagements des ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur sur le statut spécifique au corps hospitalo-universitaire. Mais cette montée au créneau plutôt inattendue de cette frange des blouses blanches vient juste après le syndrome de Zéralda où un établissement de santé publique a été restitué de droit aux praticiens spécialistes de santé publique suite à un accord et à un engagement ferme de M.Aberkane, ministre de la Santé avec les représentants syndicaux de ces derniers (Snpssp) qui se voient ainsi réconfortés du fait que les services de santé publique, non pourvus en chefferie de service et d'unité, le seront par des spécialistes de santé publique. D'autant que cet accord s'appliquera également aux services hospitalo-universitaires n'assurant plus la fonction universitaire. A propos de l'épisode de Zéralda, M.Slim Belkessam du département d'Aberkane confirme: «L'établissement de Zéralda, régi par une loi de 1998, ne pouvait être qu'un service de santé publique. Par ailleurs, le responsable, qui y assurait l'encadrement, ne remplissait pas les conditions requises à ses fonctions, d'où son relèvement.» Quant à la prime d'intéressement, ajoute notre interlocuteur, elle ne figure dans aucune doléance d'un quelconque partenaire social. Cette prime, créée par le ministère de la Santé et de la Population, a pour vocation première d'encourager la performance et la fidélité au service public. C'est-à-dire gratifier ceux qui se consacrent exclusivement à leur fonction dans le public. C'est dire que dans le contexte actuel, les professeurs et docents ont de plus en plus de mal à garder un pied dans chaque camp, l'un dans le secteur public et l'autre dans le secteur privé. S'ils le faisaient, ce serait au risque d'être égratignés par les «barbelés» d'une nouvelle loi aux contours nettement plus précis. Ainsi telle qu'observée du haut du building qui abrite les services de la Santé du ministère, lors de cette grève, le ser- vice minimum aussi bien que la prise en charge des patients ont été assurés. Néanmoins l'on y estime que les revendications brandies par les deux syndicats renferment beaucoup de «non-dits» et que ce conflit, qui relève des prérogatives de la puissance publique, trouvera, tôt ou tard, une issue favorable pour peu que chacun des secteurs remplisse convenablement son rôle. Pour l'heure, assure-t-on, la partie organisationnelle dans les structures de soins appartient exclusivement au ministère de la Santé publique qui a pour seul souci d'appliquer la réglementation afin de garantir le succès des missions confiées aux services. Signalons que deux commissions mixtes regroupant des représentants du ministère de l'Enseignement supérieur et du ministère de la Santé et de la Population ont déjà été installées, en marge des négociations en cours avec les professeurs, docents et maîtres assistants : leur établir un statut pour les établissements de santé publique et de faire le distinguo entre établissements de soins et établissements assurant des formations et un encadrement de rang magistral. Ces derniers devant être préservés, rassure-t-on. Si un quelconque brouillard persiste encore et entoure ce nouveau conflit, il sera vite dissipé au terme des discussions déjà entamées aux différents niveaux de compétence. Pour peu que les choses soient claires...