Dans un grand nombre de langues et de cultures, le cœur est le siège de l'amour. Mais ce fait est loin d'être universel, l'amour pouvant être représenté par un autre organe. Ainsi, dans les langues chamito-sémitiques, comme l'arabe, l'hébreu, l'égyptien ancien ou le berbère, ce n'est pas le cœur qui est le symbole de l'amour mais le foie. Dans ces langues, le cœur est le symbole du courage et des vertus viriles. Par ailleurs, dans la plupart des civilisations anciennes, le cœur avant vu comme le centre de l'individu, l'organe vitale par excellence, qui nourrit le corps et l'esprit. C'est pourquoi, très souvent, on y localise non pas seulement les sentiments mais surtout l'intelligence. Dans la religion hindouiste, le cœur est appelé Brahmapura, c'est-à-dire la demeure de Brahma. Dans l'Egypte ancienne, le Dieu Ptah, à qui on attribue la création du monde, a d'abord pensé ce monde avec son cœur avant de le matérialiser par sa parole créatrice. Ici aussi, le cœur est centre de l'homme et de l'univers : lors de la momification, on enlevait tous les viscères mais on laissait le cœur, car, c'est lui qui, au tribunal d'Osiris, allait parler pour le mort. Et si on plaçait sur la poitrine du mort un scarabée, c'est pour que le cœur ne témoigne pas contre le défunt. Dans les religions monothéiste, le cœur est le siège de la foi : il est souvent dit, dans l'Islam, par exemple, que Dieu voit ce qui est dans le cœur des hommes, c'est-à-dire ce qu'ils renferment comme pensées, comme sentiments et comme fidélité.