Le genou, comme le pied, est un symbole de force : sans le genou, la marche devient très difficile, voire impossible, la jambe ne pouvant se plier et disposer de la souplesse nécessaire pour se mouvoir. Dans les langues chamito-sémitiques, comme l'arabe, le phénicien, l'hébreu, l'égyptien ancien ou le berbère, «genou» a souvent le sens second de force. En berbère, par exemple, le mot qui le désigne, afud, a même pris, dans certains dialectes, le sens exclusif de force. Dans cette langue, les nœuds du bois sont également appelés «genoux», parce qu'on considère que c'est dans ces nœuds que se trouve toute la force du bois. Les Anciens faisaient volontiers du genou le symbole de l'autorité. C'est pourquoi, on reconnaissait l'autorité de quelqu'un en s'agenouillant devant lui. «Plier le genou»', c'est s'humilier, c'est reconnaître sa défaite ou sa faiblesse devant un autre plus fort. Autrefois, les soumissions se faisaient toujours, en s'agenouillant devant le vainqueur, dont on reconnaissait ainsi la supériorité. La plupart des religions ont fait de l'agenouillement et de la prosternation une manifestation de l'adoration, notamment devant les représentations des divinités, images ou statues.. L'agenouillement et la prosternation se retrouvent aussi, comme un acte d'adoration, dans les trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l'Islam mais ici, on ne s'agenouille que devant Dieu parce qu'on ne peut rendre de culte qu'à lui. La prière musulmane comporte ainsi plusieurs génuflexions et prosternations, qui sont autant d'actes de soumission à l'Etre suprême et d'humilité devant sa puissance.