Des centaines d'experts du monde entier se réunissent à partir de demain lundi à Bangkok pour tenter de s'accorder sur un plan et des solutions concrètes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Alors que les opinions publiques s'inquiètent de températures supérieures aux moyennes saisonnières et de vagues de sécheresse inhabituelles dans certaines régions du monde, le groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), créé par l'ONU, doit publier un nouveau document, en principe vendredi, sur les moyens de lutter contre le réchauffement. Objectif : réduire l'utilisation du pétrole, du gaz et du charbon en diminuant les subventions à l'industrie et en imposant une taxe sur le carbone. Outre le développement entre autres des énergies éolienne et solaire, de la géothermie, les experts préconiseront également des normes de construction plus sévères, des logements mieux isolés et des systèmes de chauffage et de climatisation plus sobres, permettraient des économies d'énergie importantes, ajoute le document de travail. Enfin, des incitations financières permettraient de modifier les pratiques agricoles et de préserver les forêts. Le projet de texte envisage différents scénarios pour limiter les émissions de gaz à effet de serre qui ont augmenté d'environ 70% de 1970 à 2004. Mardi dernier, le gouvernement chinois a décidé de retarder, sans explication, la publication de son propre rapport sur le changement climatique. Le lendemain, le Canada a présenté des mesures pour réduire ses émissions de 20% ou 150 mégatonnes d'ici 2020 par rapport à leur niveau de 2006, plutôt que celui de 1990, année de référence du protocole de Kyoto. Ce plan est qualifié de «tromperie» par l'ancien vice-président américain Al Gore, auteur d'un film-documentaire primé sur le réchauffement climatique.