Chakib Khelil a donné ce matin les chiffres, qui seront en nette augmentation, des exportations algériennes de gaz. Le ministre a également affirmé que les dettes de Sonatrach sont insignifiantes par rapport aux rentrées en devises engrangées par la société. Actuellement au troisième rang derrière l'Indonésie et le Qatar, l'Algérie compte devenir un «grand exportateur mondial» de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'horizon 2010. De passage ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre de l'Energie et des Mines a passé en revue les perspectives de développement de la filière ainsi que les moyens mis en œuvre pour atteindre cet objectif. Après avoir rappelé que notre pays est pionnier dans le domaine, puisqu'il a livré sa première cargaison de GNL en 1964, M. Chakib Khellil a révélé que Sonatrach détient des parts non négligeables en Europe et aux Etats-Unis avec respectivement 13 et 20 % des parts de marché en attendant de pénétrer l'important marché asiatique qui se développe d'une manière constante. Le volume des exportations annuelles de gaz naturel est estimé actuellement à quelque 62 milliards de m3 dont la moitié en GNL contribuant à hauteur de 30 % des revenus générés par la vente des hydrocarbures, soit environ 18 milliards de dollars dont la moitié en GNL. A l'horizon 2010, ce volume sera porté à 85 milliards de m3, soit 23 % de plus et «nous espérons que la moitié de ce volume soit exporté en GNL». En 2011-2012, l'Algérie «deviendra un grand pays exportateur de GNL» avec la réception de deux méga-projets dotés d'une capacité de production de 4.5 millions de tonnes par an, prévoit-il. Evoquant l'acheminement du GNL par des pipelines, qui risque de limiter le champ d'intervention au seul marché européen, Chakib Khellil explique que les pouvoirs publics ont recours, dans ce domaine, à une politique de «diversification». «Notre politique est d'exporter 50 % de notre gaz à travers le GNL. Comme pour le pétrole dont nous transportons la moitié avec nos propres bateaux pour ne pas dépendre des autres, on transporte aussi notre gaz avec des méthaniers. Nous construisons la moitié et les autres sont des charters, c'est-à-dire des locations. De cette manière, nous évitons les risques de manque de transport», rassure-t-il. Dans le même ordre d'idée, le ministre concède que le GNL, rapporte, certes, «un peu moins d'argent que le gaz naturel transporté par le gazoduc», mais il permet une «flexibilité et une diversification du marché». Concernant les voies de financement des projets en cours, Chakib Khellil a rassuré : «L'argent ne pose pas problème.» D'autant plus, explique-t-il, que Sonatrach qui «fait des bénéfices importants depuis cinq ans», tout en remettant des «dividendes à l'Etat propriétaire» garde une partie de ses revenus pour le financement de ses projets. Ce qui signifie, selon le ministre, que la compagnie nationale ne s'endette pas. «Sonatrach a réduit sa dette au strict minimum , soit 500 millions de dollars de dettes, ce qui reste négligeable sur un volume total de 54 milliards de dollars de revenus», se félicité-t-il. Ce n'est donc pas l'argent ni la technologie qui font défaut mais le manque d'équipements et de matériels, étant donné que «beaucoup de projets se font dans le monde, au Qatar, en Guinée équatoriale, au Pérou et en Russie».