Représentation n Le théâtre régional d'Annaba présentera, demain mardi, à Alger, la générale de La mélodie perdue du metteur en scène Abdelhamid Gouri. Rencontré hier au Théâtre national, le metteur en scène a expliqué que la pièce aborde la perte de nos valeurs, donc le changement des raisonnements et des comportements sociaux. «C'est une pièce qui est ancrée dans la réalité», a-t-il dit, ajoutant qu' «elle aborde ce qui touche actuellement la société. Je constate que les vraies valeurs, humaines et spirituelles, sont remplacées par d'autres plus matérielles et éphémères.» Cela revient à dire que ce qui paie de nos jours, ce n'est pas l'honnêteté ou la vérité, ce sont bien le mensonge et la médiocrité. La pièce raconte un simple citoyen, un artiste qui a le don de jouer à la musique. Une fois, alors qu'il s'activait sur on instrument, un air mélodieux est parvenu à son ouïe d'une jolie princesse. Celle-ci subjuguée par cet air suave a cherché à connaître l'auteur de la mélodie. Lorsque l'artiste a su que la princesse était à sa recherche, il conclut un marché, voire un pacte avec un sorcier : il s'est vendu à lui en échange de richesse et de rang. Plus tard, devenant ainsi riche et influent, il se présente à la princesse dans l'espoir de se marier avec elle. Mais celle-ci en prenant connaissance de l'arrangement qu'il a fait avec le sorcier, refuse sa proposition, car, pour elle, s'il s'est vendu une première fois, il n'hésitera pas à le refaire les fois prochaines.» S'exprimant par ailleurs sur le choix des comédiens, le metteur en scène, Abdelhamid Gouri, a souligné que «la pièce regroupe seulement les passionnés du théâtre». «Je constate qu'il n'y a plus, depuis quelques années, de professionnels ni d'amateurs, d'ailleurs moi je ne vois pas la différence. Mon expérience a fait que j'arrive à la conclusion que les personnes avec qui j'ai travaillé et avec qui je continue de le faire n'ont pas suivi une formation formelle du théâtre. Ce sont des personnes qui s'intéressent au théâtre et pour monter sur scène ou mettre en espace une pièce ils se sont documentés.»Abdelhamid Gouri estime alors qu'aujourd'hui le théâtre se fait de plus en plus par des autodidactes, et contrairement aux idées reçues, il se trouve qu'ils ont du talent et ont redonné une dynamique à la scène. Il a, d'autre part, indiqué que «le théâtre d'Annaba s'ouvre à toutes les propositions, à tous les passionnés du 4e art, qu'ils appartiennent aux théâtres régionaux, donc étatiques, ou aux compagnies indépendantes. Cela a fait que l'activité théâtrale renaît à Annaba.»