Constat n Le patrimoine culturel algérien a, de tout temps, été pillé. Depuis les trésors piratés par la France coloniale, jusqu'aux pièces archéologiques, subtilisées par les touristes et autres bandes organisées dans ce trafic, rien ne lui a été épargné. Tout le monde se souvient de l'affaire des touristes allemands qui avaient disparu dans le désert algérien en 2004. Redoutant une prise d'otages par les groupes terroristes, les services de sécurité algériens se sont immédiatement mobilisés à la recherche des 5 touristes, et les médias nationaux et internationaux en quête du sensationnel ont immédiatement fait écho de l'affaire. Mais en réalité, l'affaire était tout autre, puisque l'appréhension de ces pseudos-touristes par les forces de sécurité a permis de découvrir plus de 133 pièces archéologiques de grande valeur (5,2 millions de dinars), dont des grandes meules et des météorites (le coût d'un gramme de ces météorites varie de 10 000 à 20 000 dollars). Jugés par le tribunal de Djanet en novembre 2004, les pilleurs écoperont de 3 mois de prison ferme. Au début des années 1980, trois Espagnols ont été arrêtés entre le Tassili et le Hoggar en possession de plus de 8 000 pièces archéologiques. Janvier 2004, à Annaba, plusieurs dizaines de pièces mosaïques, poteries, statuettes de déesses et monarques numides, puniques, romaines ont disparu. En 1996, à Guelma, 9 têtes ont été volées au théâtre romain. En 2002, le trésor de M'Daourouch (Souk-Ahras) a été pillé, et 50 000 pièces de monnaies romaines volées. Découverte en mars 2006 d'une statue d'offrande à la divinité romaine de l'agriculture et de la fécondité «Saturne» par la 5e brigade de gendarmerie dans la maison d'un trafiquant de stupéfiants. Statue dérobée en novembre 2003 au musée de Djemila. En septembre 2006, les services de la police des frontières de l'Aéroport d'Alger ont arrêté un Chinois, ingénieur travaillant dans une entreprise chinoise établie en Algérie, en possession de 3 pièces archéologiques enfermant des fossiles de 1 million d'années subtilisées à Adrar. En avril 2006, ont été saisies à Souk-Ahras lors d'un contrôle routinier à la frontière tunisienne, 11 pièces romaines remontant à 242 après notre ère et de pièces de l'empereur romain Gordianus ( 238-244 avant notre ère) dissimulées dans une voiture. Plus récemment, en janvier 2007, il y eut le démantèlement d'un réseau constitué de 3 individus ayant volé du musée Djibrine au parc national de Tassili, 98 pièces archéologiques dont des sculptures classées patrimoine mondial par l'Unesco. Toujours en janvier 2007, on a signalé la disparition de 64 pièces archéologique (bifaces, hachereaux, nucléus, pédoncules, lames, pointes de flèches – qui peuvent être vendues à 45 000 euros pièce -, foliacées) volées dans le même musée. Et les histoires de ce genre ne manquent pas. C'est un pillage en règle que subit notre patrimoine culturel depuis de longues années. Selon le bureau d'information de la police, en 2005 ses services ont saisi pas moins de 444 artefacts archéologiques et 111 pièces de monnaies. Dans son bilan 2006, la gendarmerie nationale fait état de la récupération de 1 127 pièces archéologiques dont 1 031 pièces antiques et 96 anciennes monnaies. De son côté, la brigade régionale de la préservation du patrimoine affiliée aux services des douanes a récupéré, en janvier 2007 à l'aéroport Aguenar de Tamenrasset, 250 pièces archéologiques et présenté le bilan selon lequel 3 200 pièces archéologiques ont été récupérées en 2006. Le problème du pillage du patrimoine culturel n'est pas propre à l'Algérie puisque chaque année entre 6 et 8 milliards d'euros d'œuvres d'art sont volés dans le monde. Plus de 5 620 pièces archéologiques ont été saisies par les douanes françaises en 2004-2005 et rendues au musée de Niamey au Niger. En Egypte, plus de 1 500 affaires de vol, de fouilles illicites et de trafic de pièces archéologiques sont traitées par an.