Cadavre Et il y en avait eu d?autres... Les fouilles continuèrent à la ferme et certains des hommes «disparus» furent découverts, démembrés comme les autres. On se demanda aussi où était Henry Gurholt. Les commerçants de la ville se souvenaient de sa gentillesse et de la manière courtoise dont il gérait les affaires de Belle sur le marché. Il était arrivé au printemps 1905 et s'était installé chez Bell Gunness. En août, Belle avait demandé à un voisin de l'aider à entasser l'avoine parce qu'Henry Gurholt était parti travailler avec un vendeur de chevaux... Certains ouvriers avaient travaillé à la ferme si brièvement que les habitants de La Porte ne connaissaient même pas leur nom. Ainsi, selon le boucher, un adolescent avait travaillé à la ferme durant l'été 1907 et était venu à La Porte plusieurs fois avec Madame Gunness, puis on avait cessé de le voir. Et il y en avait eu d?autres... Les fouilles continuèrent à la ferme et certains des hommes «disparus» furent découverts, démembrés comme les autres. Parmi eux, on reconnut Budsberg, Gurholt et Lindbloe. D'autres victimes furent identifiées. Le fermier John Moo (originaire d'Elbow Lake, dans le Minnesota) avait répondu à l'une des annonces de rencontres de Belle. On supposa que les autres hommes, anonymes, avaient fait de même. Un adolescent était enterré à côté de Jennie Olsen, sans doute le jeune inconnu aperçu par le boucher. On trouva également, à un autre endroit, des chaussures de femme, un sac à main vide et un corset, qui appartenaient probablement à la femme décapitée et non identifiée découverte avec les enfants de Belle Gunness. Il y eut une controverse sur le nombre exact de corps découvert. Le coroner de la ville identifia 10 hommes, deux femmes... et de très nombreux fragments d'os : on pense que Belle Gunness nourrit ses cochons avec les morceaux de corps d'autres victimes. Les hommes étaient enterrés ensemble dans la vase de l'enclos des cochons, et les femmes étaient dans un jardin tout proche. Il est possible que le total des victimes approcha en fait de 30... Les autorités commencèrent à douter des morts «naturelle» et «accidentelle» des deux époux de Belle. On apprit par la suite que même la petite Myrtle savait que sa mère avait assassiné son beau-père. Elle l'avait murmuré à l'un de ses camarades de classe, qui avait promis de garder le secret pour lui... jusqu'à ce que Myrtle meurt. Les fouilles continuèrent et tout le monde espéra qu'on allait trouver la tête de Belle Gunness, qu'elle n'était pas parvenue à faire croire à sa mort pour s'enfuir. On ne découvrit que le «bridge» dentaire de Belle. Ignorant les nombreuses questions qui n'avaient pas trouvé de réponses, le coroner (poussé par le juge, le maire, le shérif et une partie de la ville) écrivit son rapport final le 20 mai, déclarant que Belle Gunness était décédée «des mains d'une personne inconnue». Ray Lamphere, du fond de sa cellule, continua de jurer que Belle Gunness était encore en vie. Le 28 avril, expliqua-t-il, après que Belle eut mis le feu à sa ferme, il l'avait conduite à la gare de Stillwell, dans l'Indiana. La police arrêta une veuve innocente, Flora Heerin, originaire de Chicago et qui allait rendre visite à des amis à New York. Elle fut rapidement libérée mais porta plainte contre la police pour arrestation abusive. Des hommes écrivirent au shérif pour lui expliquer qu'ils avaient, eux aussi, correspondu avec Belle Gunness, mais que son grand intérêt pour l'argent les avaient dissuadés de la rencontrer. Cela leur avait sauvé la vie. Des familles du Minnesota, du Wisconsin, de la Virginie, de la Pennsylvannie, du Kansas et d'autres Etats contactèrent le shérif Smutzer et le maire de la ville pour leur demander s'ils pouvaient leur indiquer ce qu'était devenu un fils, un frère, un père qui était parti rencontrer une «fiancée» à La Porte, dans l'Indiana. (à suivre...)