La vie menée par Abdelkader Boulakroune, le jeune déficient mental de 16 ans qui a été retrouvé noyé au barrage de Boukourdane (Sidi Ameur) comme rapporté par InfoSoir dans son édition de dimanche dernier, a été particulièrement cruelle et étrange et mérite d'être rapportée. Abdelkader était de parents divorcés dont la mère était également déficiente mentale et le père recherché pour non-paiement de la pension alimentaire. Elevé par sa grand-mère, il se retrouve rapidement seul au monde. Atteinte d'un cancer, sa grand-mère se sachant certainement condamnée le place au centre médico-pédagogique de Douaouda (CMP). Elle meurt quelque temps après. Aimant beaucoup l'eau, il sort du centre sans que personne s'en préoccupe et erre dans la nature jusqu'à ce que son corps soit repêché, dans un état de décomposition avancé, dix jours plus tard, au barrage de Boukourdane. Il a été confondu avec un autre déficient mental, Youcef. Celui-ci vivait dans sa famille qui avait signalé sa disparition à la même période que la disparition de Abdelkader. Le corps de celui-ci fut donc récupéré et inhumé par la famille de Youcef. Personne ne s'était inquiété de la disparition de Abdelkader, celui-ci n'ayant plus aucune famille, les responsables du centre ayant apparemment d'autres préoccupations. Le pot aux roses fut découvert quand Youcef réapparut le 9 avril dernier et que sa famille réalisa avoir enterré un autre à sa place. Abdelkader eut au moins quelqu'un pour l'enterrer et le pleurer.