Résumé de la 2e partie n Un homme de 24 ans se présente à la police pour se dénoncer comme étant l'auteur de l'assassinat de Paméla. Nous nous fréquentions depuis plusieurs semaines et elle ne venait plus à nos rendez-vous. Je l'ai guettée à la sortie du bois de San Mateo. Elle m'a dit que c'était fini entre nous. Alors je l'ai étranglée avec son foulard. — Son foulard ? remarque le commissaire, nous ne l'avons pas retrouvé. Mais sa sœur nous l'a décrit. Comment était-il ? — Je n'y ai pas fait très attention, monsieur le commissaire. Simplement, je me souviens qu'il était rose avec des carrés blancs. — Tiens !... D'après sa sœur, ce n'étaient pas des carrés, mais toutes sortes de formes géométriques : des carrés évidemment, mais aussi des losanges, des ronds, des triangles. — C'est possible, monsieur le commissaire. — Si vous saviez où retrouver ce foulard, vos aveux seraient plus complets et, de ce fait, plus crédibles. — Impossible, monsieur le commissaire, je l'ai jeté dans la mer. — Ah ! Et pourquoi ? — Mon premier réflexe a été de vouloir dissimuler mon crime. — Je comprends. C'est ce qui se passe en pareil cas... Mais pourquoi ces aveux ? Et pourquoi si tard ? — C'est le remords, monsieur le commissaire, je n'en dors plus.» Sarcastique, le commissaire appelle alors un de ses collaborateurs : «... et vous apportez une machine, s'il vous plaît !... Nous avons à enregistrer des aveux.» Manifestement, il est assez perplexe quant à la culpabilité réelle du jeune homme. Après avoir enregistré ses aveux, il est même tout à fait convaincu du mensonge. Certes, ceux-ci sont plausibles, logiques, mais tout se passe comme si la lecture des comptes rendus dans la presse avait permis au garçon d'imaginer les grandes lignes d'un scénario, répondant aux questions que se posent les enquêteurs. Et cela, sans aucun détail nouveau susceptible d'arracher la conviction. Les antécédents du jeune homme, représentant une firme qui vend des livres rares, les témoignages de ses proches plaident en sa faveur. Pas une personne interrogée qui ne soit abasourdie en apprenant ses prétendus aveux. Il se trouve même quelques personnes pour en douter fortement : des camarades de la victime affirment qu'à leur connaissance Pamela n'avait pas d'amant et n'était pas fille à en avoir à son âge. «Tout de même, si elle avait fréquenté ce jeune homme, je l'aurais su !», s'exclame sa sœur. Par ailleurs, son employeur s'étonne, lui aussi : «Mais il était en voyage à Rome, le jour du crime ! — En effet, explique Pietro Catello, j'étais à Rome toute la semaine, mais je suis rentré dans l'après-midi.» Impossible de découvrir une seule personne l'ayant vu, ce jour-là, dans le train. Par contre, plusieurs témoins l'y auraient vu le lendemain. De sorte que, contrairement à ce qui se passe d'habitude, la police criminelle et notamment le commissaire Tarvini tentent pendant des jours et des jours de convaincre le jeune homme qu'il est innocent. Celui-ci, cependant, ne désarme pas et se donne toutes les peines du monde pour expliquer certaines anomalies de ses aveux. Par exemple, il explique le secret entourant ses rencontres avec Pamela par le souci qu'avait celle-ci «de ne pas donner le mauvais exemple à ses petits frères». Qu'on ait vu dans le train le lendemain une silhouette lui ressemblant, n'a rien d'extraordinaire : il cite le nom d'une dizaine de jeunes gens de la même taille que lui, portant eux aussi le ciré noir qu'il avait revêtu ce jour-là. (à suivre...)