Résumé de la 142e partie n Ruth et Seamus avaient le souffle coupé en sortant de chez l'avocat qui leur donne le verdict du détecteur de mensonges. «Voulez-vous entrer, madame Lambston ? Tout va bien.» Après le départ de l'expert en détecteur de mensonges, Kennedy mit cartes sur table. «Normalement, je préférerais ne pas conduire cette affaire trop rapidement. Mais plus les médias continueront à présenter Seamus comme suspect, plus vos filles en souffriront. Je propose de contacter la brigade criminelle chargée d'enquêter sur la mort d'Ethel Lambston, d'exiger un test immédiat au détecteur de mensonges pour clarifier cette atmosphère d'insinuations que vous trouvez intolérable. Je vous préviens : si nous voulons qu'ils acceptent un test immédiat, il nous faut convenir expressément que si vous êtes traduit devant le tribunal, les résultats du test constituent une preuve recevable. Je crois qu'ils accepteront. J'espère également les convaincre d'abandonner tout autre chef d'accusation.» Seamus avala sa salive. Son visage ruisselait de sueur. «D'accord», dit-il. Kennedy se leva. «Il est quinze heures. Nous avons encore une chance de les joindre aujourd'hui. Voulez-vous attendre dans la pièce à côté pendant que je vois ce que je peux faire ?» Une demi-heure plus tard, il sortit de son bureau. «Ils ont accepté. Allons-y.» Le lundi était en général le jour où les affaires marchaient au ralenti, mais, ainsi que Neeve le fit remarquer à Eugenia : «Ce n'est pas vraiment notre cas». Depuis l'ouverture, à neuf heures trente, la boutique n'avait pas désempli. Myles lui avait raconté que Sal s'inquiétait des rumeurs déplaisantes causées par la mort d'Ethel. Après avoir travaillé sans répit jusqu'à midi, Neeve dit ironiquement : «Apparemment, nos clientes se fichent éperdument qu'on les retrouve mortes avec un ensemble de «Chez Neeve» sur le dos.» Puis elle ajouta : «Demande qu'on m'apporte un café et un sandwich, veux-tu ?» Lorsque le garçon livreur entra dans son bureau, Neeve leva la tête et haussa les sourcils. «Oh, je croyais que c'était Denny. Il n'est pas parti, j'espère ?» Le remplaçant, un échalas de dix-neuf ans, posa brutalement le sac sur le bureau. «Lundi est son jour de congé.» Lorsque la porte se referma derrière lui, Neeve dit sèchement : «Pas de pourboire pour celui-là», et elle souleva adroitement le couvercle du récipient brûlant. Jack téléphona quelques minutes plus tard. «Tout va bien ?» Neeve sourit. «Très bien. En fait, non seulement tout va bien, mais je suis en train de faire fortune. La matinée a été formidable. — Peut-être devriez-vous m'apporter votre concours. Je m'apprête à aller déjeuner avec un agent qui risque de ne pas apprécier mon offre.» Jack laissa tomber le ton badin. «Neeve notez l'endroit. Le Four Seasons. Si vous avez besoin de moi j'y serai pendant les deux prochaines heures. — Je déjeune d'un sandwich. Apportez-moi vos restes. — Neeve, je suis sérieux.» Le ton de Neeve se radoucit : «Jack, je me sens en pleine forme. Gardez seulement un peu d'appétit pour le dîner. Je vous appellerai sans doute entre dix-huit heures trente et dix-neuf heures.» (à suivre...)