Résumé de la 141e partie n Les parrains de la drogue soupçonnent Neeve d'être derrière la saisie de la steppe d'une valeur de 100 millions de dollars. Au moment de lui dire au revoir, Myles eut une soudaine arrière-pensée. «Comment va ta main, Sal ? — Pas trop mal. ?a m'apprendra à être moins maladroit. Je suis surtout navré d'avoir abîmé le livre. — Ne t'en fais pas. Il est presque sec. Neeve a un nouveau galant, un éditeur. Il va le confier à un restaurateur. — Pas question. C'est à moi de le faire. Je vais envoyer quelqu'un le chercher.» Myles rit. «Sal, tu es peut-être un bon couturier, mais je crois Jack Campbell mieux placé pour ce travail. — Myles, j'insiste. — A bientôt, Sal.» A quatorze heures, Seamus et Ruth Lambston se présentèrent à nouveau au cabinet de Peter Kennedy pour y subir les tests du détecteur de mensonges. Pete leur avait expliqué : «Si nous déclarons que le détecteur de mensonges pourra être utilisé contre vous en cas d'inculpation, je crois qu'il me sera possible de les retenir d'engager des poursuites pour agression ou manipulation de preuves.» Ruth et Seamus auraient passé les deux heures du déjeuner dans un petit café du centre. Incapables d'avaler plus d'une ou deux bouchées de leurs sandwiches, ils recommandèrent du thé. Seamus rompit le silence : «Que penses-tu de l'avocat ?» Ruth détourna les yeux. «Je pense qu'il ne nous croit pas.» Elle tourna la tête et le regarda en face. «Mais si tu dis la vérité, nous avons agi comme il le fallait.» Le test rappela à Ruth son dernier électrocardiogramme. A la différence que les fils mesuraient d'autres impulsions. L'homme qui maniait l'appareil se montra aimable et impersonnel. Il demanda à Ruth son âge, où elle travaillait, l'interrogea sur sa famille. Lorsqu'elle parla des filles, elle commença à se détendre et une note d'orgueil pointa dans sa voix. «Marcy... Linda... Jeannie...» Puis l'interrogatoire porta sur sa visite dans l'appartement d'Ethel, sur le fait qu'elle ait déchiré le chèque, dérobé le coupe-papier, qu'elle l'ait rapporté chez elle, lavé, jeté au fond d'une corbeille dans une boutique indienne, dans la Sixième Avenue. Le test terminé, Peter Kennedy lui demanda de patienter dans la salle d'attente et fit venir Seamus. Pendant les quarante-cinq minutes suivantes, Ruth resta assise sans bouger, figée par l'appréhension. Nous avons perdu le contrôle de nos vies, pensait-elle. D'autres que nous décideront si nous devons être traduits en justice, si nous devons aller en prison. La salle d'attente était imposante avec son élégant canapé de cuir capitonné. Ruth contempla la causeuse assortie, la table ronde en acajou au étaient disposés les derniers magazines, les belles gravures modernes sur les murs lambrissés. Tout ça avait dû coûter une fortune. Elle fut consciente des regards furtifs que l'hôtesse jetait sur elle. Que voyait cette jolie et élégante jeune femme ? Une femme banale vêtue d'une banale robe de lainage vert, chaussée de mocassins ordinaires, les cheveux coiffés en chignon d'où s'échappaient quelques mèches. Elle pense probablement que nous n'avons pas les moyens de payer les prix pratiqués ici, et elle a raison. La porte du couloir qui menait au bureau personnel de Peter Kennedy s'ouvrit. Kennedy apparut avec un sourire réconfortant. (à suivre...)