Projection n Hamza Belhadj, réalisateur, a présenté, hier samedi, en avant-première, à la salle Ibn Zeydoun (Riad-el-Feth), son film L'innocence… à vendre. ?crit par Sofiane Dahmani et produit par Tessala Production, le film, s'inspirant de l'actualité, notamment des faits divers, revêt une dimension sociale. C'est l'histoire de Sara une jeune fille issue d'une famille modeste et qui, un jour, se fait kidnapper par des malfaiteurs dans l'unique but de lui enlever ses reins et les vendre à une famille riche. Le générique du film présente d'emblée des Unes de journaux sur lesquelles il est écrit en gros titres l'affaire des enlèvements infantiles. C'est une réalité devenant de nos jours, et de plus en plus, évidente et que l'opinion publique ne peut ignorer. Ainsi, le réalisateur, Hamza Belhadj, s'emploie à travers son film à dénoncer ce fléau qui gangrène notre société. Si le film se veut intéressant, inédit par le fait qu'il aborde un sujet jusque-là inexploité par le cinéma, il se trouve, toutefois, que la manière dont il a été traité et montré en images reste malheureusement insuffisante. Car le film présente manifestement des défauts qui affectent le sujet lui-même et amoindrissent son intensité cinématographique. Il y a le jeu qui est loin d'être substantiel. Les acteurs ne sont pas de taille alors que le scénario nécessite plus de dynamisme, de réalisme et de persuasion. Le jeu, souvent indigent à l'exception cependant de quelques scènes, tombe dans le risible : les acteurs, au lieu d'émouvoir et de faire dans le vrai, tournent, par leur attitude et l'expression de leur visage, en ridicule le malheur abordé dans le film. Le kidnapping prend des tournures comiques. Il y a d'ailleurs des scènes qui provoquent une hilarité alors qu'elles sont censées bouleverser les sentiments. Ainsi, le jeu, qui manque de sérieux et de naturel, est quasiment dépourvu de dramaturgie. L'action dramatique semble ne pas exister pour conférer au film une vraisemblance incontestée et une sensibilité perceptible. Enfin, le film apparaît non pas comme une œuvre cinématographique à part entière (avec ses attraits et sa magie) mais plutôt comme un téléfilm, simple et routinier, un film quelconque qui une fois vu, ne donne plus l'envie d'être revu. La réalisation, techniquement parlant même si elle a été faite en numérique et donc en haute définition, reste, hélas, impropre et lassante. Il est à reconnaître néanmoins que l'image – conçue en numérique – s'avère nette, distincte et belle ; et en dépit de cette performance technologique, le film manque cruellement de subtilités techniques et d'imagination cinématographique.