Résumé de la 1re partie n Une vieille dame, Mme Crock, harcèle Scotland Yard à propos d'un soi-disant meurtre. Pour s'en débarrasser, les inspecteurs la confient au commissaire de police Pick. Le commissaire continuait d'interroger la vieille dame : «C'est la dernière, madame Crock... Donc vous auriez empoisonné votre mari avec des pilules de morphine ? Ça existe les pilules de morphine, madame Crock ? — Bien entendu... — Et où vous les procuriez-vous ? — A la pharmacie... — Tiens, tiens... avec une ordonnance, je présume ? — Bien entendu... — Expliquez-moi ce détail, madame Crock, s'il vous plaît ? — Vous au moins vous êtes aimable, et vous vous intéressez à mon crime... Ça fait plaisir... Voilà... : mon époux, Dieu ait son âme, souffrait d'une maladie incurable. Le docteur lui avait donné des pilules de morphine. Il ne devait en prendre qu'en cas de douleur insupportable, voyez-vous... et je vous avoue que le pauvre homme ignorait à quel moment la douleur était supportable ou ne l'était plus... vous comprenez ? — Parfaitement... — Il faut dire qu'il m'agaçait aussi... — Votre mari ? — Mais oui... Il a prétendu être malade toute sa vie... Une maladie nouvelle tous les matins... Des médicaments de toute sorte dans toute la maison. Un jour c'était le foie, un jour l'estomac, ou la tête, ou le dos... Quarante ans de maladies imaginaires... et avec les progrès de la pharmacie, commissaire, vous imaginez son bonheur. Il achetait des pilules comme vous des boules de gomme ! — Venons-en au fait. Il vous agaçait depuis quarante ans parce qu'il disait être malade sans l'être... Pourquoi lui a-t-on délivré de la morphine alors ? — Parce que cette fois il avait gagné ! — Gagné ? A la loterie ? — Si l'on veut. Il était vraiment malade. Une vraie maladie incurable. Les os... tout s'en allait en poussière... Il en souffrait affreusement. La morphine était là pour ça... — Donc vous l'avez empoisonné ? — C'est cela. — Racontez-moi le processus... — Il y a trois mois de cela, c'était la nuit, il se plaignait depuis le matin. Il avait déjà pris je ne sais combien de morphine... J'en ai eu assez, je lui ai donné d'autres pilules. Je me disais, Mary Charlotte, tu fais une bêtise. Tu ignores la dose du jour, il va peut-être mourir avec ce supplément. Et il est mort effectivement. Au matin, Dieu me pardonne, il était tout froid. — Ah ! Vous avez appelé un médecin ? — Bien sûr, le docteur Mattews, qui s'occupait de lui. — Et il a délivré le permis d'inhumer ? — Cet imbécile a déclaré qu'il s'agissait d'une crise cardiaque. — Votre mari était cardiaque ? — Il le disait depuis des années. — Il se soignait pour cela ? — Il avalait des tisanes de je ne sais quoi...» Le commissaire Pick réfléchit au cas de la veuve Crock. Le décès de son mari est peut-être normal. S'il ne l'est pas, et qu'elle l'a volontairement abreuvé de morphine, quel était son mobile ? «Je vous l'ai dit, il m'agaçait. Je me suis dit : Mary Charlotte, il a envie de mourir depuis si longtemps, voilà tant d'années qu'il ne cesse de te répéter que sa mort est imminente... Aide-le une fois pour toutes et qu'on n'en parle plus... Vous voyez ? Je me suis conduite comme une meurtrière.» (à suivre...)