Résumé de la 105e partie n Alvirah attend avec impatience le coup de fil de Nelly qui doit tirer les vers du nez à Tim. Nelly panique… A midi, Alvirah était morte d'inquiétude. Elle rappela Dennis O'Shea. «Des nouvelles de Nelly ? — Aucune. Nelly m'a pourtant dit que Tim Monahan ne pouvait lui accorder qu'un quart d'heure. — Je sais.» Enfin, à midi un quart, le téléphone sonna. Alvirah saisit le récepteur. «Allô. — Alvirah.» C'était Nelly. Alvirah s'efforça d'analyser le ton de sa voix. Tendue ? Non. Bouleversée. Oui, c'était ça. Bouleversée. Nelly semblait en proie à une violente émotion. «Qu'est-il arrivé ? demanda Alvirah. Ont-ils avoué ? — Oui. — Les avez-vous enregistrés ? — Non. — Oh, c'est catastrophique. Je suis vraiment navrée. — Ce n'est pas le plus grave. Que voulez vous dire, Nelly ?» Un long silence suivit, puis Nelly soupira : «Alvirah, Tim est mort. Je l'ai tué.» Cinq heures plus tard, Alvirah et Willy payaient la caution requise après que Dennis O'Shea eut plaidé non coupable des charges d'homicide involontaire, d'assassinat et de port d'arme prohibé. Nelly sortit de sa léthargie pour dire d'une voix étonnée : «Mais je l'ai tué.» Ils l'emmenèrent chez elle. La moitié d'une charlotte au chocolat soigneusement enveloppée de plastique trônait sur le comptoir de la cuisine. «Tim adorait ce gâteau, dit Nelly d'un air abattu. Il avait une mine affreuse aujourd'hui, même avant de mourir. Je ne pense pas que Roxie lui ait jamais préparé de bons petits plats.» Alvirah était effondrée. Tout ça à cause de sa brillante idée ! Maintenant Nelly risquait de passer des années en prison. A son âge cela pouvait signifier le reste de sa vie. Hier, elle avait avoué son envie de tuer Tim. Et j'ai pris ses paroles à la légère, se souvint Alvirah. Je lui ai dit que cela ne servirait à rien. Comment aurais-je pu imaginer qu'elle parlait sérieusement ? Et comment s'était-elle procuré une arme ? Elle brancha la bouilloire. «Je crois que nous devrions avoir une petite conversation, dit-elle. Mais laissez-moi vous préparer une bonne tasse de thé auparavant, Nelly.» Nelly débita son récit d'un ton monocorde, dépourvu d'émotion. «J'avais décidé de me rendre à pied jusqu'à Christopher Street, pour m'éclaircir les idées, voyez-vous. J'ai ôté la broche que vous m'aviez confiée et l'ai rangée dans mon sac. Elle est si jolie que j'avais peur que quelqu'un ne m'agresse pour la voler. Puis, au coin de la 10e Rue et de l'Avenue B, j'ai vu deux gosses. Ils n'avaient pas plus de dix ou onze ans. Vous me croirez si vous le voulez, mais l'un des deux était en train de montrer un pistolet à son copain.» Elle regardait fixement devant elle. «Mon sang n'a fait qu'un tour. Non seulement ces gamins faisaient l'école buissonnière mais ils s'amusaient avec cette arme comme avec un pistolet à amorces. Je me suis approchée d'eux et je leur ai ordonné de me le remettre. — Vous leur avez ordonné quoi ? demanda Dennis O'Shea en écarquillant les yeux. (à suivre...)