Inconnue n En Algérie, le nombre de personnes atteintes demeure un mystère, il reste que le constat des spécialistes sur le terrain est des plus alarmants. D'où l'urgence de prendre en charge cette maladie. Des difficultés pour comprendre, penser, se souvenir et communiquer pouvant évoluer vers la démence sénile sont les conséquences des altérations causées par la dégénérescence du système nerveux central à l'origine de la maladie d'Alzheimer. Apparaissant le plus souvent vers l'âge de 65 ans, cette maladie peut toucher des individus beaucoup plus jeunes. «On a même connu un cas de décès suite à la maladie d'Alzheimer chez une personne de 48 ans», affirme Mme Khelil membre de l'Association locale Alger Alzheimer (Alaa). Si on considère que la maladie connaît, en général, une progression lente de 10 à 12 ans pour consumer définitivement la flamme qui maintient la vie, on peut déduire, donc, que l'affection peut se déclarer dès la trentaine. ? dire vrai, l'Alzheimer reste une maladie très mal connue. Et très mal évaluée, en particulier dans les pays sous-développés. En Algérie, le nombre de personnes atteintes demeure un mystère, il reste que le constat des spécialistes sur le terrain est des plus alarmants. D'où l'urgence de prendre en main ce mal. Pour l'heure, cette affection n'est même pas inscrite sur la liste des maladies chroniques remboursables par la sécurité sociale. Pourtant, la maladie découverte par le professeur Alzheimer est une maladie lourde, «les médicaments sont excessivement chers. Ils coûtent jusqu'à 10 000 DA par mois. Ajouter à cela 3 000 ou 4 000 pour d'autres frais, tels les couches, les matelas anti-escarres ... la prise en charge ne peut être assumée par les seuls proches du malade», constate M. Boumaza président de l'association (Alaa). Cette association née depuis décembre 2005 tente avec courage et abnégation d'offrir aide et réconfort aux malades et leurs parents en dépit des difficultés, et elles sont nombreuses, rencontrées sur le terrain. L'association qui n'a réussi à se procurer un local que depuis peu (un rez-de-chaussée de villa loué au 3, rue des Frères Bellili, Alger) peine à trouver des bienfaiteurs à même «d'aider à aider», comme le dit M. Boumaza, les Alzheimers et leurs proches. Elle veut se proposer «en prolongement de l'activité médicale». «Il y a un moment où le médecin ne peut plus répondre aux besoins nombreux des malades et de leurs parents. C'est là ou la société civile que nous voulons incarner doit offrir une alternative. Le malade a parfois besoin d'aide sur le plan matériel, juridique, social, des fois même psychologiques pour les parents, et c'est ce que nous proposons», explique M Boumaza. Le caractère très handicapant de la maladie (elle peut agir sur la capacité d'effectuer des tâches quotidiennes de façon autonome, comme se nourrir, se laver et s'habiller) rend la présence d'un «aidant» au chevet du malade indispensable. «Il s'agit surtout de la femme qui doit se sacrifier totalement 24 h par jour» C'est pour cette raison que l'association articule son activité en particulier autour de l'assistance à ces gens qui «souffrent le martyre» à côté des malades. Les objectifs de l'Alaa l Même si elle peine à trouver les moyens indispensables pour arriver à ses fins (le budget ne dépasse pas les 130 000 DA), plusieurs objectifs sont tracés par l'association qui se fait un point d'honneur à offrir son aide à toutepersonne concernées par la maladie du moment qu'elle compose le 070 88 83 13. Informer et sensibiliser non seulement les citoyens mais surtout les pouvoirs publics sur la maladie (la prise en charge, le remboursement par la sécurité sociale, soutien à l'aidant) et se battre pour qu'elle soit intégrée sur la liste des maladies chroniques remboursables ; aider matériellement les parents des malades ; apporter une aide juridique en cas de nécessité ; apporter une aide psychologique aux aidants en plus de l'organisation, sur recommandations de médecins spécialistes, des activités artistiques pour les malades, comme la peinture ou le dessin sont les objectifs tracés par l'Alaa.