Résumé de la 1re partie n Hans Andersen, l'un des conteurs les plus célèbres du monde, commence sa vie dans la misère… Il est né le 2 avril 1805 à Odense, une petite ville du Danemark, dans une famille très pauvre. Son père est cordonnier et sa mère, une femme médiocre, presque illettrée, travaille dans l'asile d'aliénés de la ville, un asile où on a fini par mettre son grand-père devenu fou à la fin de sa vie. Il y a aussi une grand-mère rêveuse qui gâte comme elle peut son petit-fils. La famille vit dans une vieille maison, une pièce qui fait office de cuisine, de salle à manger, de chambre à coucher et d'atelier pour le père. On rapporte que le lit où est né et a grandi le petit Hans est un catafalque qui a porté le cercueil d'un bourgeois et que le père, bricoleur, a aménagé en lit. Les étoffes noires qui l'entourent lui donnent un air lugubre, auquel va se familiariser, durant toute son enfance, Andersen. C'est un enfant malingre et de petite taille. A l'école, ses camarades se moquent de lui, de sorte qu'il n'a aucun ami. — Ton grand-père est fou, lui dit-on, toi aussi, tu deviendras fou ! Il rentre en pleurant et demande à sa mère s'il est vrai qu'il deviendra fou, lui aussi. — Qui t'a mis ces idées en tête ?, le gronde la brave femme. — Grand-père est fou ! — Cela ne veut pas dire que tu seras fou toi aussi ! Et puis, ton grand-père est juste malade… Et pour lui montrer la vraie folie, elle l'emmène à l'asile où elle travaille. Il va y contempler, en effet, le vrai spectacle de l'aliénation : des hommes et des femmes qui se contorsionnent et font des grimaces, certains chantent, d'autres crient ou chantent… L'enfant, bouleversé, se réfugie dans les jupons de sa mère. — Je ne veux pas devenir fou !, pleure-t-il. — Calme-toi ! Calme-toi !, dit la mère, effrayée. Il rentre à la maison et court se réfugier auprès de son père. Il s'ennuie à l'école et travaille très mal. Ce n'est pas qu'il ne soit pas intelligent, mais ce qu'on y apprend lui paraît inutile. D'ailleurs, il finira par la quitter… Hans est très proche de son père. Quand il a fini de travailler, le soir, il se met au lit avec lui et lui raconte des histoires qu'il lit dans les livres ; il s'agit de contes populaires, mais aussi des Mille et une nuits qu'il aime particulièrement. Le petit Danois, pauvre et malingre, se transforme en jeune prince oriental, riche et vigoureux, qui combat les monstres et séduit les belles princesses ! «Le génie sortit de la lampe, raconte à voix basse le père, et demande à Sindbad ce qu'il désire…» Sindbad n'était qu'un pauvre homme, comme lui, avant qu'il ne découvre la lampe merveilleuse… Pourquoi ne découvrirait-il pas, lui aussi, une lampe ou un autre objet magique qui transformerait sa vie ? Pourquoi une fée bénéfique, comme dans les contes qu'il écrira plus tard, ne se pencherait-elle pas sur lui pour lui apporter le bonheur ? Les contes que lui raconte son père vont illuminer son enfance et lui faire oublier sa misère et sa faiblesse physique. Ils alimenteront surtout son imaginaire et lui inspireront, plus tard, les plus beaux textes du genre (à suivre...)