Irritation n Voulant s'assurer les services des meilleurs joueurs du championnat national, Menadi est vite passé à l'offensive soulevant le courroux des autres présidents. Si par le passé les fins de saison étaient caractérisées chez certains clubs par une certaine débandade (cas du GC Mascara, il y a deux saisons lorsque les joueurs avaient quitté le club pour non-paiement de leurs arriérés) ou un certain relâchement – naturel – dû au manque d'enjeux, cette saison est placé sous le signe de l'appel des sirènes d'argent. Le passage tout dernièrement du président de l'USM Annaba Aïssa Menadi à Alger, à la veille de l'assemblée générale de la Ligue nationale de football, a provoqué un incroyable ballet des joueurs à l'hôtel El-Aurassi, tous venus négocier et attirés par les millions de dinars que proposait le nouveau «Abramovich» du foot algérien. Du jamais vu ! Des joueurs qui accourent, qui téléphonent, qui s'affolent et qui font intervenir proches et intermédiaires pour tenter de décrocher le gros lot, sans pudeur ni respect aux clubs qui les emploient. N'a-t-on pas vu un certain Berramla, l'international espoir de l'ASM Oran, s'exposer dans les journaux avec le maillot de la JS Kabylie, sa future destination, alors que le championnat est loin d'être terminé et que son club se bat toujours pour le maintien, même si ses chances de demeurer parmi l'élite sont minimes ? C'est de l'indécence caractérisée. On sait bien que l'amour du maillot et le respect des valeurs sont des vertus qui ne font plus partie de notre quotidien footballistique, que l'argent est devenu la seule chose qui compte, mais de là à voir des joueurs se comporter comme de réels mercenaires, avec arrogance et mépris vis-à-vis des supporters, cela désavoue complètement une discipline. L'attitude d'un Messaoud, l'attaquant du CR Belouizdad, ou celle de Zidane, le défenseur de l'USM Alger, qui se sont empressés d'aller signer à Annaba, sont déplorables à plus d'un titre. Aucune élégance, aucun respect des procédures des transferts qui, ailleurs sous d'autres cieux, sont prises en charge par des managers ou agents de joueurs dans un protocole qui préserve l'intégrité de toutes les parties (clubs, joueurs, supporters). Et encore. Chez nous, le père Noël est une sinécure dès qu'il montre la couleur des billets. Et ce n'est pas le coup de gueule d'un Moh-Chérif Hannachi, lorsque la moitié de son équipe a été «touchée» par l'arriviste Menadi, qui va chasser de nos têtes l'idée que chez nous le football a quelque chose de pourri et d'indécent que les autres n'ont pas.