L'hypocrisie dans notre football a atteint son summum le jour de l'assemblée générale ordinaire de la Ligue nationale, tenue la semaine dernière, lorsque les présidents de club ont approuvé les bilans moral et financier sans souffler un mot sur la gestion de cette instance tout le long de la saison. Si pour le bilan financier, on n'a pas grand-chose à dire (les chiffres appartiennent à ceux qui les maîtrisent), le bilan moral, lui, est très discutable. La simple programmation du championnat de l'actuelle saison a donné lieu à des égarements,à des incohérences, à des bricolages qui dépassent l'entendement que le président Ali Malek, avec la complicité des membres de l'AG, a réussi à banaliser à un point qui frôle le ridicule. De la suffisance, en voici en voilà. On n'évoquera pas ici les affaires que la LNF a traitées avec légèreté ou contradictions, mais celle et toujours de la programmation puisque la structure d'Ali Malek a reporté le match ASO-MCO, qui devait se jouer à huis clos à Chlef, à jeudi en raison de la visite du président de la République dans cette wilaya, alors qu'elle jurait sur tous les cieux qu'aucune rencontre n'allait être reportée à partir de la 26e journée. Cette spécificité n'existe que dans notre football où, paraît-il, le taux de trafic et des jeux de coulisses et de combine atteint son paroxysme lors des dernières journées, alors qu'il est tenu dans des proportions «normales» avant. On a bien suivi des fins de championnats étrangers cette saison sans pour autant entendre parler de cette particularité de faire jouer les matchs le même jour, à la même heure et à la même seconde. Comme si que cette façon de faire freinait l'ardeur des fraudeurs ou des tricheurs. Faire jouer tous les matchs en même temps serait l'idéal (la Fifa l'exige depuis ce fameux Allemagne - Autriche de la Coupe du monde de 1982), mais en faire une obsession maladive au point de devenir ridicule, c'est une attitude que la LNF devrait se priver. Le fait de savoir que nous sommes les seuls à continuer à jouer (deux journées de championnat et deux tours de la Coupe restent au programme), suffit de conclure que la LNF a échoué dans sa gestion, alors que les autres sont en vacances et en avance.