Ouargla Plus que millénaire, le tapis ouargli continue de résister à la concurrence du tapis industriel. Le tapis traditionnel de Ouargla continue à s'imposer sur le marché local et national, comme un pur produit du terroir et de bonne qualité, en dépit de la forte concurrence que lui oppose le tapis industriel. Avec pas moins de dix modèles, en majorité de haute laine, dont la notoriété de certains a transcendé nos frontières, à l'image du Scène de chasse médaillé d'or au Salon international de Milan (Italie) en 1974, la tapisserie traditionnelle locale est concentrée principalement dans la région de Ouargla et à un degré moindre dans celle de Touggourt. Grâce à ses origines plus que millénaires et à son travail savamment et patiemment révélé au travers des fils du métier à tisser par un savoir-faire féminin jalousement légué de mères en filles, le tapis ouargli maintient sa cote de notoriété que même la concurrence du tapis industriel n'est pas parvenue à altérer, même si, en terme de nombre, ce dernier se vend plus du fait de son prix jusqu'à dix fois inférieur. En effet, le prix de revient du tapis traditionnel, estimé entre 4 000 et 5 000 dinars le mètre carré, selon l'effort et la matière première qu'il nécessite, l'astreint à des ventes plus ou moins limitées, situation économique des ménages oblige, sans pour autant le détrôner en matière de label qualité et de beauté. Les différents modèles de tapis propres à la wilaya de Ouargla, dont La scène de chasse, Sedrata, Macina, Tizemet, Les palmes, Kiss, Ghadamès et Missurata, riches en couleur, représentent généralement des scènes de la vie quotidienne ou des motifs et symboles culturels et naturels de la région. Ils sont réalisés dans des tons contrastés ou parfois avec des laines dans leur teinte naturelle. La tapisserie locale qui a connu une amélioration depuis la fin du XIXe siècle en particulier, autant dans la qualité du travail et son esthétique que dans la qualité de la matière première (laine), se perpétue, principalement dans les foyers, grâce à ce savoir-faire des uniques dépositaires de ce legs ancestral, par lequel la femme ouarglie s'affiche socialement parmi la gent féminine et s'assure une source de revenu. Elles sont actuellement près de 400 artisanes, recensées par la direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya, à perpétuer cet héritage culturel.