Burnous chaoui, Khelala de Bayou, les selles des Ouled Derradj, le tapis de Kaf -Laarous : ces produits et bien d'autres, du pur artisanat ancestral auressien, sont devenus, aujourd'hui, pratiquement introuvables en vente à Batna et ailleurs du fait du désintérêt qui frappe depuis des années ce patrimoine culturel plusieurs fois millénaire, mais insuffisamment protégé. Ce constat est partagé aussi bien par l'administration du secteur que par les artisans qui, tous, préconisent des actions urgentes de sauvetage avec, en tête, la création d'une maison de l'artisanat. L?opportunité de telle structure, dont l?équivalent existe à Tlemcen, Ouargla, Constantine et Mostaganem, sera de placer les productions artisanales sur les circuits de commercialisation de sorte à revitaliser l'artisanat local et valoriser le travail des tenants des vieux métiers. Comparés à ceux des autres régions, les métiers traditionnels auressiens sont peu présents aux grands rendez-vous et expositions nationales. Faisant remonter les racines du travail du cuivre aux ciseleurs musulmans et juifs de la rue Bullion du vieux centre ville de Batna, au tout début du siècle passé, Ladmia (artisan) se souvient avec nostalgie des illustres fabricants h'rakta des instruments traditionnels de musique (bendir, guesba), des ustensiles et tapis savamment tressés en alfa par les Ouled Selam, des poteries inégalées des Beni Awat de l'axe Aïn Touta/Seggana,des Fedhaidhiya (orfèvres travaillant l'argent) d'Ichemoul, Bayou et Theniet El-Abed.