Connaître les besoins et les doléances des citoyens doit être la base sur laquelle les autorités élaborent des politiques dans les différents secteurs, d'où l'importance des sondages d'opinion, des enquêtes et des recensements qui constituent des outils incontournables pour l'orientation des autorités. Le sondage est une forme complète de démocratie dont le fondement est le respect de l'opinion des citoyens. En Algérie, cette pratique manque de crédibilité car il est relevé l'absence d'une stratégie en la matière ainsi que l'inexistence d'un cadre juridique régissant les sondages d'opinion. Ainsi, les chiffres et les résultats auxquels aboutissent les opérations de recensements, enquêtes et sondages d'opinion sont, à chaque fois, décriés et jugés loin de refléter la réalité du secteur concerné. L'anarchie que connaît cette pratique, aujourd'hui, se répercute, sans nul doute, négativement sur l'aboutissement des projets engagés. «La seule solution est l'élaboration d'une réglementation relative à la discipline pour mettre un terme à l'escroquerie des soi-disant instituts étrangers qui ne cherchent que le gain facile sans se soucier des doléances réelles du simple citoyen», estime Mohamed Abbassa, directeur de l'institut Abbassacom. Du côté de l'Office national des statistiques (ONS), les responsables affirment que leurs enquêtes sont conformes aux normes universelles en la matière et leurs résultats sont représentatifs. Pourtant, les chiffres publiés par l'ONS suscitent parfois la colère de certains partis politiques et d' associations, qui estiment que «cet organisme public réalise des enquêtes sur mesure». Qui croire donc ? A quand une stratégie en la matière ? C'est l'un des grands chantiers que doivent lancer les pouvoirs publics.