InfoSoir : Les résultats des statistiques et des enquêtes menées sont jugées parfois peu crédibles par les citoyens. Qu'en pensez-vous? Hassen Souaber : Au niveau de l'Office national des statistiques (ONS), nous appliquons les méthodes universelles utilisées dans les autres pays. Il n'y a pas de raison de douter des chiffres annoncés par l'ONS pour la simple raison que chez nous, toutes les enquêtes, qu'elles soient sociales ou économiques, sont faites avec des méthodes et des techniques avérées et universellement reconnues. Dans toutes les enquêtes, nous précisons à nos clients et à l'opinion publique la manière dont nous avons abouti aux résultats. Quand vous réalisez une enquête, certains estiment que l'échantillon ciblé n'est pas représentatif. Le principe des enquêtes et sondages est basé sur le choix de l'échantillon qui est calculé préalablement en utilisant des méthodes universellement reconnues. L'élaboration du plan de sondage répond aussi aux nouvelles techniques appliquées dans les pays développés. Si on veut avoir une information au niveau national, j'estime qu'un échantillon de 15 000 ménages est suffisant à condition d'être représentatif. Lorsque nous donnons un chiffre concernant les 15 000, c'est un chiffre qui représente l'ensemble de la population et pas seulement les personnes interrogées. Que répondez-vous à ceux qui estiment que l'ONS, en sa qualité d'organisme public, réalise des enquêtes «sur mesure» pour des objectifs politiciens ? L'ONS fait des enquêtes sur commande, mais pas sur mesure. Les différents ministères sont nos clients potentiels et nous réalisons des enquêtes à leur demande, mais nous ne cachons pas la réalité des choses. C'est-à-dire que nous ne faisons pas un travail pour dire aux ministères que tout va bien, alors que la réalité est tout autre. Dans ce cas, cela devient une trahison pour aussi bien la société civile que les gouvernants. Puisque les enquêtes sont faites conformément aux normes universelles et il y a même des résultats dont les pouvoirs publics n'étaient pas contents, mais l'ONS ne peut pas cacher la vérité. Ce qui nous intéresse, c'est de répondre aux normes, d'appliquer les méthodes et techniques universellement reconnues, le reste n'est que le reflet de la situation réelle. Que ceux qui en doutent viennent nous poser des questions et voir notre manière de travail et notre niveau de professionnalisme. Nous avons les compétences, nous avons un institut qui ne forme que des ingénieurs en statistiques (Institut national de planification et des statistiques).