L'animal tient une place importante dans les religions anciennes, représentant des forces et des dieux. La religion, qui a accordé la plus grande place aux animaux, est, sans doute, la religion égyptienne. A côté des dieux anthropomorphes (à forme humaine), il y a un véritable culte des animaux. Les animaux sacrés avaient le statut de divinités et, comme chez les hindouistes, aujourd'hui, on ne les tuait pas. L'historien grec Diodore de Sicile, qui a vécu au Ier siècle avant Jésus-Christ, rapporte qu'au cours d'une famine, les habitants d'une ville égyptienne préféraient s'entre dévorer plutôt que de manger les animaux sacrés qui se trouvaient dans les temples ! Et ce culte semble remonter à la plus haute antiquité puisqu'on a retrouvé des cimetières de chiens, de taureaux et de béliers remontant aux toutes premières dynasties. Il y avait deux types d'animaux sacrés : ceux qui avaient ce caractère parce qu'ils étaient associés à des dieux locaux — comme le chat à Bubastis — et ceux qui incarnaient des dieux, comme le taureau Apis, représentation du dieu Ptah. Les premiers n'étaient révérés que dans la province où on les sacralisait (on les mangeait ailleurs), alors que les seconds étaient révérés dans toute l'Egypte : c'étaient les animaux-dieux ! il n'y avait qu'un animal de ce genre par temple ; il était soigneusement choisi par les prêtres et adoré au même titre que la statue représentant le dieu. On lui faisait des offrandes, on le soignait, on le parait. Le géographe grec Hérodote rapporte avoir vu un animal divin, un crocodile, paré de bijoux ! A sa mort, on célébrait pour lui des rites funéraires, comme pour les hommes, et on l'enterrait en grande pompe. On cherchait aussitôt un autre animal dans lequel le dieu était susceptible de s'être incarné. A la basse époque, avec le déclin de l'Egypte, toutes sortes d'animaux ont été divinisés : des serpents, des crocodiles, des poissons, devenant ainsi des intouchables. Les tuer ou même, parfois, porter la main sur eux était passible de la peine de mort !