Gouvernée par les Banu Ziyân de Tlemcen, la ville garde sa prospérité. Ibn Khaldoun écrira, enthousiaste, qu'Oran est la ville la plus riche du Maghreb et que quiconque y entre pauvre et malheureux en ressort riche et heureux ! Mais les Espagnols, qui venaient de chasser les musulmans d'Espagne, avaient commencé leur «croisade africaine» dont Oran allait être l'une des premières victimes. Il s'agissait pour les Espagnols, poussés par des fanatiques religieux comme le sinistre cardinal Ximenès, de prendre une revanche sur l'Islam, mais aussi de prendre pied au Maghreb, surtout depuis qu'un accord avec les Portugais leur interdisait, hormis Melilla, l'implantation au Maroc. Une tentative de débarquement à la plage des Andalouses, en 1501, échoue. Les Espagnols se tournent alors sur Mers el-Kébir qui sera pris en 1505. Oran tombera quatre années plus tard, le 19 mai 1509. Plus de 4 000 personnes seront massacrées, sur ordre du cardinal Ximenès qui procédera également à la transformation en églises de deux mosquées de la ville. L'occupation durera deux siècles et, en dépit de leurs efforts, les Espagnols ne parviendront pas à conquérir l'intérieur du pays, leur présence se limitera au préside.