Situation n Les maladies respiratoires chroniques constituent un sérieux problème de santé publique dans le monde. Et pour cause : plus d'un milliard de personnes en souffrent. Selon de récentes statistiques, 4 millions de décès dus à des affections respiratoires chroniques ont été enregistrés en 2005, dont 280 000 en Afrique. Pour remédier à cette situation, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place, l'année dernière, un programme international destiné à diagnostiquer précocement, traiter et prévenir ces pathologies. Intitulé Gard (Global Alliance against Chronic Respiratory Diseases), ce programme a été lancé dans de nombreux pays du monde. Il le sera incessamment en Algérie, a annoncé, hier, samedi, le président de la Société algérienne d'allergologie et d'immunologie clinique, Habib Douagui, lors d'une conférence de presse animée au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Béni Messous. L'annonce de la naissance de la «branche africaine de Gard» sera faite à l'occasion du Congrès international d'asthmologie, d'allergologie et d'immunologie clinique qui se tiendra du 13 au 15 juin courant à l'hôtel El-Aurassi, à Alger, en présence de nombreux spécialistes étrangers. Notre pays abritera ainsi la première enquête en Afrique sur les maladies respiratoires chroniques après que l'OMS eut estimé «que nous disposons d'une infrastructure sanitaire de qualité et de compétences médicales et paramédicales de haut niveau», a précisé le Pr Douagui. Et ce, même si les maladies respiratoires chroniques restent sous-diagnostiquées et sous-traitées, a-t-il reconnu. Dans cet ordre d'idées, il a relevé que quelque 3 millions de personnes souffrent de rhinites allergiques et 1 million d'asthme, «mais nous ne disposons d'aucune statistique sur le nombre de personnes atteintes de bronchites chroniques et des maladies de l'apnée du sommeil». Néanmoins, «cette enquête, qui durera cinq ans au minimum, va nous permettre d'avoir une idée sur l'ampleur de ces maladies dans notre pays», a-t-il poursuivi. Evoquant la prise en charge des patients, le président de la Société algérienne d'allergologie et d'immunologie clinique dira que les médicaments sont disponibles, «mais ils sont chers». Selon lui et contrairement aux idées reçues, la natation est loin d'être un traitement pour l'asthme. «Elle aide certes la mécanique ventilatoire du corps, mais elle ne peut en aucun cas remplacer les médicaments», affirmera-t-il à ce propos. «Former des générations de non-fumeurs» l De l'avis du Pr Douagui, la lutte contre les maladies respiratoires chroniques passe par la prévention. «L'action la plus importante qu'il y a lieu d'entreprendre, c'est de sensibiliser les jeunes sur les dangers du tabagisme, il nous faudra former des générations de non-fumeurs comme l'ont fait certains pays», affirmera-t-il à ce sujet tout en appelant à l'interdiction de fumer dans les lieux publics et à la révision à la hausse des prix des cigarettes. «Les conséquences du tabagisme, qui est une véritable catastrophe nationale, n'apparaissent pas tout de suite, c'est pourquoi il est urgent d'agir dès à présent», conclura-t-il. Consultations médicales : pourquoi la matinée seulement ? l «Nous sommes l'un des rares pays où les consultations médicales se font la matinée seulement», a regretté le président de la Société algérienne d'allergologie et d'immunologie clinique pour qui il est primordial de «revoir les choses de fond en comble». Selon lui, les directeurs des structures sanitaires ainsi que les chefs de service ont toute la latitude de «programmer des consultations médicales l'après-midi». Malheureusement, cela ne se fait que très rarement au grand dam des citoyens qui se retrouvent souvent dans l'obligation d'attendre des heures «pour une simple consultation».